Il faut revenir sur l’affaire des vitraux de Notre-Dame. La presse gouvernementale, notre confrère Le Figaro en tête, se félicite que le projet du ministère de la Culture de remplacer à Notre-Dame six vitraux de Viollet-le-Duc par autant de la « plasticienne » Claire Tabouret aille à son terme, avec « l’avis positif » de la Commission Nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA).

Or, c’est une fausse nouvelle caractéristique. Cette petite assemblée de spécialistes fait campagne, depuis l’origine, pour une restauration « à l’identique » (dans la mesure du possible) de la cathédrale de Paris, et, les vitraux ayant été retrouvés intacts après l’incendie de 2019, a souhaité qu’ils soient remis à leur place. Car c’est la doctrine internationale en vigueur, à tort ou à raison, depuis la signature de la Charte internationale de Venise sur la restauration.

Mais Emmanuel Macron et l’archevêque de Paris, dont l’exécuteur est aujourd’hui le ministre de la Culture Rachida Dati, s’obstinent à passer en force. Ils en ont le droit puisque les avis de la CNPA sont consultatifs. Mais rien n’autorise à dire que celle-ci aurait donné son « feu vert ». C’est d’ailleurs ce que la Rue de Valois a elle-même précisé à l’AFP : selon elle, la CNPA a « pris acte » de la volonté présidentielle, elle ne l’a pas « validée ». Plus exactement, la CNPA, après avoir émis un avis fermement opposé en 2024, a rappelé celui-ci dans celui qu’elle vient de remettre, et s’incline devant le fait accompli, alors qu’une pétition circule toujours pour empêcher ce coup de force. Dans le droit fil du déni de réalité constitutif de la révolution arc-en-ciel, un avis négatif réitéré devient un avis positif.