Ursula Von der Leyen a annoncé un prêt de 95 milliards d’euros à l’Ukraine. Elle n’en a nul droit, n’étant qu’un haut fonctionnaire non élu, et la décision officielle a d’ailleurs été pris par le Conseil des ministres et chefs d’Etat des 27 Etats-membres réunis ans sommet vendredi dernier, présidée par le Portugais Antonio Costa. Mais elle exprime bien l’esprit de la chose. Si l’immense majorité des membres était d’accord pour aider l’Ukraine (même les dissidents relatifs, Italie, Hongrie, ne s’y opposaient pas), deux doctrines s’affrontaient pour trouver l’argent. D’un côté le chancelier allemand Mertz souhaiter se servir des avoir russes gelés, pour ne pas avoir à débourser ; de l’autre, la Belgique, où se trouve le gros des fonds, refusait de les débloquer si elle n’avait la garantie écrite des autres Etats-membres au cas où la Russie, s’estimant lésée, porterait l’affaire devant la justice internationale. Et peut-être plus. L’argent est un sujet de grosses fâcheries, et l’on n’était pas très rassuré à Bruxelles. L’emprunt a donc été choisi. Cela revient à dire que 27 économies en berne et pour beaucoup très endettées ont décidé ensemble, dans le cadre de l’UE, de s’endetter encore. Pour financer la guerre. Sans cependant affronter trop ouvertement la Russie. Cette façon de faire rejoint celle de Poutine quand il évoque l’arme nucléaire. On fait peur, mais on ne va pas trop loin. Et cela permet d’avancer. En l’espèce, le bellicisme modéré de l’Union lui permet de faire un nouveau pas vers la mutualisation de la dette, donc vers l’Etat fédéral.











