Comme l’agriculture, l’entreprise inconnue et incomprise du socialisme

entreprise inconnue incomprise socialisme
 

Le caporalisme inefficace de la bureaucratie française dans l’affaire de la dermatose nodulaire émane d’un socialisme partagé à Bruxelles et Paris, incapable non seulement d’empathie, mais de comprendre comment fonctionne l’agriculture. De même les fermetures d’entreprises de plus en plus nombreuses, et le moral et les résultats en baisse dans beaucoup d’entreprises montrent-ils la même incapacité à saisir les problèmes économiques. Les intellectuels et fonctionnaires qui décident sont nourris d’un même socialisme pour lequel l’agriculture et l’entreprise sont plus que des incomprises, des inconnues, plus inconnues à mesure que la taille des exploitations est petite : ils éprouvent face à cet inconnu une sorte de peur et d’aversion quasi maladive. Toutes les données disponibles en cette fin d’année 2025 le montrent.

 

Moral en berne pour les chefs d’entreprise

L’entreprise est la grande incomprise du système socialiste installé par l’Etat français, du moins les patrons en ressentent-ils les effets : un sondage de la Chambre de commerce et d’industrie montre que 85 % des chefs d’entreprises dressent un bilan négatif de 2025. Dans les entreprises qui emploient plus de 50 salariés, le phénomène est un peu moins marqué (72 %) mais le malaise est encore plus aigu dans les très petites entreprises, employant deux salariés au plus (87 %). Et surtout le vœu principal des chefs d’entreprises pour arranger leurs affaires l’an prochain est, à l’opposé des agitations socialistes, la stabilité, souhaitée par 35 % d’entre eux, loin devant le rebond économique (26 %) et la confiance (18 %). Un Etat qui ne change pas constamment les règles est le rêve de ceux qui produisent.

 

Des entreprises qui ferment et plus de socialisme

Encore la question n’a-t-elle été posée qu’aux entrepreneurs qui ont gardé leur entreprises. Mais beaucoup ont dû mettre la clé sous la porte en 2025. Le premier semestre 2025 s’est clos sur un constat implacable : 32.228 entreprises françaises ont été placées en procédure collective, soit une hausse de + 14,5 % par rapport à la même période en 2024. Cela ne relève plus de l’accident, c’est le train ordinaire des entreprises. Sur un trimestre, 10.500 entreprises de moins de trois salariés, souvent familiales, au cœur de l’économie locale, ont fermé. En année glissante, de fin août 2024 à fin août 2025, on comptait 68.400 faillites, un record en 15 ans depuis 2009 et la crise financière… Et cela ne s’est pas amélioré depuis. Septembre a été particulièrement catastrophique, avec près de 6 800 défaillances. Le nombre total pour l’année 2025 pourrait dépasser 69.000, soit nettement plus qu’en 2024, qui était déjà une année record. Cela signifie 250.000 emplois en moins et des recettes fiscales parties en fumées. De quoi donner des sueurs froides à ceux qui préparent les prochains budgets.

 

Une France inconnue et incomprise en prise à la manie de l’impôt

Et pourtant, l’Etat socialiste, incapable de réfréner ses dépenses, ne sait pas libérer les entreprises des paperasses et des taxes qui les asphyxient. Il n’a qu’une recette, toujours plus d’impôts, et pour la faire passer, haro sur les riches. La Contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR) doit être payée séance tenante, sous peine de sanctions financières lourdes, alors que les revenus ne sont même pas tous connus ! Il faut savoir que cette politique socialiste porte ses fruits : plus de 800 Français ultra-riches ont quitté le pays pour aller ailleurs travailler et payer leurs impôts. Pendant ce temps-là, la Belgique en accueillait, elle, 50, les îles Caïman 200, la Suisse 3.000, l’Italie 3.600, les USA 7.500 et les Emirats arabes unis 9.800. Le socialisme des élites politiques françaises les pousse à travailler au mondialisme mais ne les dispose pas pour autant à comprendre le fonctionnement des entreprises, qui demeurent pour elles des incomprises et des inconnues.

 

Le socialisme invente des cadeaux aux entreprises

Pour nourrir sa rhétorique anti-riche, le lobby socialiste et ses pseudo-scientifiques, Zucman, Pikety, a fait répandre dans l’opinion un chiffre : 211 milliards d’euros. Tel serait, selon les travaux de la commission d’enquête du Sénat l’été dernier, le montant des aides de l’Etat en 2023 aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants. Il est censé montrer que l’Etat pourrait faire là des économies substantielles, que les patrons et les riches sont les premiers à creuser les déficits publics. Mais ce montant fabuleux montre surtout que l’entreprise est pour les maires socialistes qui pérorent une inconnue à laquelle ils ne comprennent rien. Les sénateurs ont recensé 7 milliards (sept) de subventions aux entreprises. Quant au 204 autres milliards, il s’agit de prêts investissements de Bpifrance, ni subvention ni aide, pour 41 milliards ; 88 milliards de « dépenses fiscales », c’est-à-dire de réductions d’impôt sous diverses formes, toujours aucune subvention ni dépense ; et 75 milliards… d’allègement de cotisations fiscales pour aligner un tout petit peu les salaires sur nos concurrents européens. En résumé, ce fameux « cadeau » de 211 milliards donnés aux entreprises n’est qu’un jeu de mot socialiste.

 

Vers une convergence des luttes entreprise – agriculture ?

Sur son site FIpeco, François Ecalle, ancien magistrat à la Cour des comptes, procède à un autre calcul. Il évalue le montant des aides reçues par les sociétés non financières à 73 milliards en 2023, et les prélèvements obligatoires qu’elles ont subies, les tout hors taxes sur la consommation, à 382 milliards. Elles versent donc à l’Etat cinq fois ce qu’elles en retirent. Les prélèvements obligatoires sur les sociétés non financières nets des aides reçues ont donc atteint 309 Md€, soit 20,4 % de leur valeur ajoutée, ce qui les place loin devant l’Allemagne (11,8 %) et juste derrière la Suède (23,2 %). Le principal argument agité par le socialisme fiscaliste contre l’entreprise tombe. A quand une révolte des entrepreneurs comparable à celle de l’agriculture ? C’est ici qu’une convergence des luttes pourrait être utile.

 

Pauline Mille