Le cadeau de Noël du Parti communiste chinois a réservé cette année aux chrétiens, ne leur a apporté – comme on pouvait s’y attendre – rien de bon. Depuis le 13 décembre, « plus de mille officiers de police, des unités de type GIGN, des forces ani-émeutes et des pompiers dans un quartier de Wenzhou dans la province de Zhejiang » ont été mobilisés pour faire des descentes dans des églises et arrêter des chrétiens en masse, selon ChinaAid.
La cible était claire, l’exécution sans pitié, assure le groupe de défense des chrétiens en Chine : des confiscations de biens illégales aux blocages de routes menant vers les sanctuaires, les mesures mise en œuvre ont privé les chrétiens d’accès dans leurs sanctuaires, et ce pendant cinq jours, alors qu’aucune information publique n’a été donné au sujet de ces exactions par les autorités. ChinaAid affirme qu’au cours des seuls deux premiers jours de ces persécutions organisées, plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées pour être interrogées.
La persécution anti-chrétienne communiste s’est accentuée avant Noël
Au bout du compte, deux chrétiens, Lin Enzhao, 58 ans, et Lin Enci ont été désignés comme les « principaux suspects d’une organisation criminelle » et accusés de « rechercher la dispute et de provoquer des troubles », air connu lorsqu’il s’agit de justifier des actions contre des dissidents politiques ou religieux. En l’occurrence, les deux « suspects » s’étaient illustrés en s’opposant aux tentatives des autorités du quartier de Yayang Town de détruire des biens appartenant à l’église en remplaçant des croix et autres mobiliers religieux par le drapeau de la Chine communiste ou des exemplaires de sa constitution.
Il se trouve que le directeur du ministère de la sécurité d’Etat de la Chine, Chen Yixin, est originaire du Zhejiang et multiplie depuis plus de dix ans ses efforts pour faire démanteler les croix et autres symboles chrétiens – la mise en place de ce programme date de 2014 – et déployer à leur place par des drapeaux rouges et des textes représentant les « valeurs centrales du socialisme » dans les espaces cultuels. L’objectif affiché ? Promouvoir la « localisation » et la « politisation » des activités religieuses. Mais les chrétiens locaux résistent ; ils ont même eu le cran de participer à des manifestations et de se confronter directement aux forces de l’ordre.
La démonstration de force du Parti communiste chinois cette année a abouti à une campagne d’« Elimination de Six Maux » visant à intimider les chrétiens au titre de la lutte contre le « crime organisé ». Selon ChinaAid, les autorités locales ont stationné des véhicules policiers devant les maisons de chrétiens connus, perturbé les communications entre chrétiens vivant dans la zone et fait du porte à porte pour tenter d’obtenir la dénonciations des deux principaux « suspects ».
Dans le Zhejiang, le parti communiste chinois cherche à éradiquer la croix
Cela va de pair avec le dénigrement public et la mise en mouvement de rumeurs malveillantes à l’égard des chrétiens, accusés de ne pas être « patriotiques » ou d’appartenir à une « secte », alors même qu’au niveau national on rend susceptibles de poursuites certaines activités religieuses et que le 29 septembre dernier, Xi Jinping assurait qu’il était nécessaire de « faire systématiquement progresser la sinisation de la religion ». Des vagues d’arrestations de chrétiens et de pasteurs ont déjà eu lieu, alimentées par de fausses accusations de « fraude ».
S’adressant au Washington Stand, Bob Fu, fondateur de ChinaAid et chercheur principal pour la liberté religieuse internationale au Family Research Council, a déclaré : « Les attaques massives perpétrées contre les églises de Wenzhou avant Noël nous rappellent de manière effrayante que le Parti communiste chinois redoute le plus la lumière du Christ lorsqu’elle brille de mille feux. Piller des églises quelques jours avant Noël ne constitue pas seulement une attaque contre les chrétiens, c’est une atteinte à la dignité humaine, à la conscience et à l’espoir que la foi apporte à un monde blessé. » Il a ajouté : « L’histoire nous enseigne qu’aucun régime n’a jamais réussi à éteindre la foi par la force. Ces attaques avant Noël ne feront que renforcer la détermination des églises de maison chinoises et exposer davantage la faillite morale de la persécution soutenue par l’Etat. »











