Personne ne connaît la ville d’Arraijan, capitale de Panama, où se situait depuis 2004 un monument en très mauvais état entre la Chine et le Panama. Personne ne sait non plus que plus de 300.000 Panaméens sont d’origine chinoise. Mais on se souvient un peu que Pékin a pris ces dernières années dans la gestion du canal de Panama, voie maritime de la première importance qui relie l’Atlantique au Pacifique, une part prépondérante, que Donald Trump a vite jugée excessive, d’où, pour le président conservateur José Raul Mulino, un exercice de corde raide que la décision du maire vient de troubler. Pour l’ambassade de Chine, la démolition a « bafoué » les sentiments collectifs des Chinois vivant au Panama et a « gravement nui aux sentiments d’amitié du peuple chinois envers le peuple panaméen ». En écho, le président a déploré cette « barbarie… injustifiable ». Le maire, Stefany Dayan Peñalba, s’est retranché derrière des impératifs juridiques et techniques : « Il s’agit d’une décision autonome et technique qui ne répond à aucune pression politique et qui est loin d’offenser ou de nier l’héritage culturel de la communauté chinoise au Panama. » Dès le mois d’août dernier, le Washington Post notait que « des morceaux de l’arche et d’un obélisque voisin se sont détachés – et certains ici disent maintenant que le site devrait être entièrement démoli ». Cela tombe bien : de nombreux Panaméens ont pris la Chine en grippe, pour plusieurs raisons, dont la surpêche chinoise près des côtes sud-américaines.











