Nul n’est prophète en famille, le roi Lear avait pu l’éprouver.

Après l’affaire de la tournée Noah Bruel, une question se pose à Marine que j’avais abordée dans une chronique voilà trente ans : Faut-il virer Le Pen ?
Si mon cœlacanthe de papa fiche en l’air ma dédiabolisation, que dois-je en faire ?
Elle en amène une autre : A quoi sert Le Pen ?
On connaît les réponses classiques.
Le Pen a fait le FN, mais chaque fois que celui-ci approche du pouvoir, il le flingue à coups de dérapages. Il faut le faire taire.
Le Pen dit tout haut ce que le FN pense tout bas, Marine et lui, c’est bonnet brun et brun bonnet. Il faut maintenir l’interdit sanitaire.
Il y en a une un peu plus subtile :
Jean Marie a fait Marine, maintenant avant de quitter la scène, il lui fait son plus beau cadeau, il la dédouane en la traitant de tous les noms, elle et ses apparatchiks.
En prime, il fait plaisir à tout le monde en disant leurs vérités à Noah, Bruel, Collard, Alliot et toute la fournée d’imbéciles et de menteurs qui se sont déshonorés dans cette affaire.
 

A quoi sert Le Pen ?

Lui-même ne le sait pas toujours.
Je me souviens de fois où il me disait : « Ecoute, vieux, c’est foutu. »
Peut-être a-t-il passé la France aux pertes et profits de l’histoire.
Il est au-delà de la politique. Ce qui était une faute en deçà devient un devoir.
Face à tous les insensés qui roulent à contre sens sur l’autoroute de la pensée, il préserve un petit pré carré pour y cultiver la vérité et la liberté.
Peut-être la Providence utilise-t-elle Le Pen pour conserver, dans une civilisation moribonde, un minimum d’entendement naturel…