Le « droit » à l’IVG, la liberté de tuer un enfant à naître, est donc entré dans la Constitution. Cette naïve tentative de sacralisation de l’avortement, qui relève de la magie, inverse le cours de l’histoire d’un pays appelé naguère fille aînée de l’Eglise. Elle s’accompagne d’un effort de propagande très efficace. Le déséquilibre écrasant d’un scrutin survenant cinquante ans après la loi Veil montre le grand ralliement des élites à l’idéologie maçonne. Le Rassemblement national (RN) lui-même, qui s’y opposait naguère, a majoritairement rejoint le reste de la classe politique sur l’ordre de sa direction bicéphale. Il poursuit sa dédiabolisation en se ralliant, ironie, ou peut-être signature, à une politique proprement diabolique.
Le RN n’est plus contre l’avortement
Chacun aura noté le discours triomphaliste du système, qui se félicite que la France soit le « premier pays » à inscrire l’avortement dans la constitution, comme s’il s’agissait d’une course, avec des prix de vertu morale à décerner aux plus rapides, aux plus militants. Parlerait-on de premier pays à autoriser l’assassinat ? Ce mot premier est un masque et un mensonge : la France n’est pas le premier pays à sacraliser le massacre des innocents, c’est le seul. Quant au RN, c’était le dernier parti historique à s’y opposer, mais malgré quelques courageux opposants en voie de marginalisation, il a cédé. Ce renoncement entre dans un double mouvement : l’affadissement de « l’extrême droite » qui espère ainsi désarmer les préventions que le système nourrit contre elle pour arriver au pouvoir, et l’abandon par la droite de toute position morale, processus en cours depuis longtemps.
Changer d’Europe, changer par l’Europe : comment ?
On aura noté que depuis la mise en vente de la pilule en 1967 à l’initiative de Lucien Neuwirth (gaulliste UNR) à l’actuelle inscription de l’avortement dans la constitution, toutes les « avancées sociétales » en la matière (loi Veil sous Giscard et Chirac, remboursement de l’IVG sous Mitterrand, etc.) ont été votées par la droite, la gauche et le centre dans un élan dit « transpartisan ». Jusqu’ici, le Front national puis le Rassemblement national n’avaient pas participé à cet arc constitutionnel de la honte. Marine Le Pen et Jordan Bardella ont décidé de rejoindre le grand marais mu par la maçonnerie, comme ils l’ont fait en d’autres domaines, l’euro, l’homosexualité, etc. Même leur dernier slogan de campagne, remarquable du point de vue de la communication (« La France revient, l’Europe revit ») pose une inquiétante question : comment comptent-ils s’y prendre pour « changer d’Europe », pour changer l’Europe et transformer l’URSS bis de Bruxelles en Europe des patries ?
La dédiabolisation du RN, taqqiya ou conversion ?
Pour contrebalancer le poids des institutions forgées par soixante-dix-ans de fédéralisme, celui des lobbies, de la haute finance et des amitiés maçonnes en place, il faudrait d’abord de puissantes majorités « populistes » dans les grands pays d’Europe, et ensuite une volonté politique de fer entée sur une doctrine solide animée d’une énergie spirituelle forte. Peut-on l’attendre de Marine Le Pen et Jordan Bardella ? Le ralliement à l’euro, à l’avortement, aux réformes sociétales, l’hommage au communisme à travers Manouchian, permettent d’en douter. Certes, on peut imaginer qu’ils utilisent une ruse comparable à la « taqqiya » musulmane, une dissimulation nécessaire à prendre le pouvoir, quitte choisir le bon cap une fois qu’ils l’auront en main. En admettant que ce soit le cas, le calcul serait infiniment dangereux. Presque autant que le pouvoir, une longue ascension vers le pouvoir corrompt : à force de contrefaire les pratiques de ceux qu’on prétend remplacer, on s’assimile à eux et l’on finit par penser comme eux.
Dédiabolisation : ils seront comme des dieux ?
Cela fait maintenant treize ans que Marine Le Pen a pris le manche du RN, elle n’a pas encore réussi à se faire accepter du système malgré les gages qu’elle lui a donnés, et on a l’impression qu’elle se convertit peu à peu à son idéologie mortelle. Il lui sera difficile de retenir la France sur la voie du déclin moral. Quant à Jordan Bardella, courageux jeune homme et adroit débatteur, des gens avides d’influence l’ont choisi pour poulain. Ainsi le richissime urologue Laurent Alexandre, promoteur de transhumanisme et de puçage lui sert-il de conseiller. Sous son influence, Bardella oriente ses lectures vers un avenir mondialiste. C’est ainsi qu’il a été ébloui par un essai de l’Israélien mondialiste Yuval Noah Hariri, factotum de Klaus Schwab, du forum de Davos, intitulé Homo deus. Une brève histoire du futur. La thèse du livre est que les hommes seront comme des dieux grâce aux technologies de pointe pilotées par l’IA qui vont augmenter leurs capacités et en quelque sorte les « augmenter » eux-mêmes.
Le RN s’éloigne du combat primordial
La révolution arc-en-ciel en cours a utilisé depuis cinquante ans (normalisation de l’homosexualité, conférence de Stockholm sur l’environnement) des méthodes douces de persuasion clandestine par la peur et l’ingénierie sociale ; les nouvelles technologies vont prendre le relais et rendre toute révolte encore plus difficile. Pour que cette vision de l’avenir des hommes ne devienne pas inéluctable, inscrite en quelque sorte dans le progrès technique, il est nécessaire d’y opposer une volonté spirituelle et religieuse forte. Une formidable puissance maléfique visant à éliminer l’homme se manifeste tant par l’avortement que par le transhumanisme : seule une réponse religieuse indomptable est de taille à la vaincre. On voit mal Marine Le Pen avec sa laïcité en bandoulière ou Jordan Bardella influencé par Davos faire le poids, malgré la sympathie relative que chacun est en droit d’éprouver. Il n’y a qu’une ressource sérieuse possible : l’Eglise catholique. Pour paraphraser un slogan à la mode, il faut qu’elle revienne à elle-même pour que l’humanité revive.