Le Mot : Liberté

Le Mot Liberté
 

Alors que la « droite » du Sénat et la gauche de la Chambre des députés avaient eu du mal à se mettre d’accord sur un texte commun, le président de la République a marqué sa volonté d’inscrire dans la constitution la « liberté » d’avortement pour les femmes, la « droite » renâclant devant le mot « droit ». Emmanuel Macron a choisi de tenir la « promesse » qu’il avait faite avant d’être réélu et de faire passer le texte directement devant les deux chambres réunies en congrès, donc par la voie parlementaire. En effet, en cas de nouvelle navette sur un texte d’origine parlementaire, il aurait été forcé de faire trancher la question par referendum, ce qui aurait permis de consulter l’opinion, procédure que l’on sait dangereuse depuis le referendum de 2005 sur la Constitution européenne. Cela inquiétait Mathilde Panot, la promotrice du premier projet, un referendum pouvant donner lieu à « une campagne où des mouvances anti-choix seraient galvanisées ». En d’autres termes, le chef de l’Etat, soucieux de plaire à ses autorités morales, a voulu empêcher les opposants à l’avortement de s’exprimer. Et il a beaucoup travaillé pour « rapprocher les points de vue » des pro-choix de gauche et de droite dans l’espoir que la « liberté des femmes de recourir à l’IVG sera irréversible ». Voilà un premier pas vers une révolution éthique et juridique qui rendra sans doute bientôt la « liberté » d’euthanasie irréversible, et d’autres joyeusetés de la même eau. La « droite » que le mot « droit » choque encore se laisse faire une douce violence quant à la chose, grâce au mot « liberté » si cher à la république des Loges. La maçonnerie poursuit son inversion morale avec le soutien de toutes les élites.