A la suite de propos sur les racines juives du christianisme et l’antisémitisme, le Pape François a posé une question historiquement importante. Il s’est d’abord penché sur la question du prétendu silence de Pie XII pendant la seconde guerre mondiale : « A ce sujet, ce qui me préoccupe, c’est la figure de Pie XII, qui était pape pendant la Seconde guerre mondiale. Ce pauvre Pie XII, on lui a tiré dessus de toutes les manières. Mais il faut rappeler qu’auparavant, on le voyait comme un grand défenseur des juifs. Il en a caché un grand nombre dans les couvents de Rome et d’autres villes d’Italie, et aussi dans la résidence d’été de Castel Gandolfo. Là, dans la chambre du pape, dans son propre lit, 42 bébés sont nés, enfants de juifs et des autres persécutés qui s’étaient réfugiés là ». Dans la foulée, le pape François a posé une question simple : « Parfois, cela me donne un peu d’urticaire existentiel lorsque je vois que tout le monde s’en prend à l’Eglise et à Pie XII, et que l’on oublie les grandes puissances. Savez-vous qu’elles connaissaient parfaitement le réseau ferré des nazis conduisant les juifs aux camps de concentration ? Ils avaient les photos. Mais ils n’ont pas bombardé les rails. Pourquoi ? » Bonne question. Pour utiliser une métaphore en situation, la balle est dans le camp des « grandes puissances ».