Mort voilà cent ans, Jean Jaurès fait l’objet d’une intense propagande à laquelle tous les partis s’associent. On le présente en grand français, humaniste, rassembleur, patriote, artisan de paix. Le consensus républicain célèbre son centenaire et en fait son idole au mépris de la vérité historique pour promouvoir une nouvelle France et de nouveaux Français.
Jaurès a eu la « chance » d’être assassiné juste avant la grande guerre. La gauche depuis lui voue un culte. Pourtant son socialisme fut d’abord tiède, et il vendait cher les conférences qu’il donnait à la manière d’un Sarkozy. Sa conversion à Dreyfus fut tardive, pour lui le capitaine était d’abord un militaire bourgeois. Cependant, emporté par une éloquence lourde, il devint extrémiste : on se demande pourquoi la droite tente de le récupérer. Lors de la campagne de 2007, Nicolas Sarkozy et le Front national lui prêtèrent cette phrase : « la Nation, c’est le seul bien des pauvres ».
L’idole Jaurès : un sectaire extrémiste diviseur des Français
Voilà une bourde monumentale. Jaurès n’a jamais prononcé cette phrase : c’est Maurras qui en a écrit une semblable. L’imposture est consubstantielle au culte de Jaurès. Le consensus républicain impose le centenaire d’une piètre idole. Jaurès ne fut ni patriote ni rassembleur. C’était un anti-catholique frénétique, qui soutint les pires exactions commises par Combes et Waldeck Rousseau, les inventaires, l’expulsion des congrégations, la politisation de l’école. Il voulait « faire payer à l’Eglise le salaire de ses crimes gvy ». En politique étrangère et intérieure, c’était un agitateur forcené. Tous les moyens lui étaient bons pour parvenir à la Révolution. Ainsi s’opposa-t-il à l’expulsion décidée par le président de la république du terroriste russe Wladimir Bourtzew. En affaiblissant la Russie et l’armée française, il contribua à la montée de la guerre, contre laquelle ses gémissements pacifistes ne purent rien. Mais la raison n’est pour rien dans le culte dont il est l’objet.
Le consensus républicain entend transformer la France
Jaurès haïssait l’Eglise mais ne se voulait pas athée, son humanisme prétendait se fonder sur les forces de l’esprit, sans plus de précision. On n’est finalement pas très loin du spiritisme et de la théosophie. A défaut de faire tourner les tables, les mânes invoqués du grand homme servent à faire tourner la Révolution. La Panthéonade permanente de la république et de ses grands serviteurs putatifs par le consensus républicain a pour but de créer un nouvel esprit public. Un nouveau sens commun. Une nouvelle France avec de nouveaux Français. En niant la réalité historique et religieuse de notre pays, on en martèle la mémoire pour y substituer une autre, à la manière du film de science-fiction Total recall. Les Français de demain ne doivent pas être la continuation de ceux d’hier, ils seront les fils d’un mythe, dont Jaurès est l’une des idoles.