En 1990, à Vancouver, l’espérance de vie à vingt ans des hétéros était supérieure de plusieurs années à celle des homos et bi. L’étude a été menée à la demande de sociétés d’assurances.
Tout en déplorant que certaines associations « homophobes américaines ou finlandaises » utilisent ses statistiques « pour restreindre les droits des gays et des bisexuels plus que pour promouvoir leur santé », l’International Journal of Epidemiology, d’Oxford, maintient les conclusions sur l’espérance de vie des mâles qui pratiquaient la pénétration anale à Vancouver dans les années 90 : elle était bien moindre que celle de la moyenne de la population. Ils ont démontré que dans un centre urbain canadien de première grandeur, l’expérience de vie à vingt ans des hommes homos et bi était de 8 à 21 ans inférieure à celle de la moyenne des hommes.
Où en est aujourd’hui l’espérance de vie des homos ? Qu’en pensent les assurances ?
Selon cette étude, elle serait retombée alors à son niveau de 1871. Et avec un tel modèle de mortalité, on devait prévoir que la moitié des homos et bi âgés alors de vingt ans n’atteindrait pas son soixante-cinquième anniversaire. Heureusement, selon les auteurs « les morts par infection du VIH ont rapidement décru depuis 1996 ».
Cette étude avait été menée pour aider les actuaires à établir les tarifs des sociétés d’assurance. On sait que celles-ci tiennent compte d’autres particularités dans la manière de vivre, et qu’elles n’assurent pas, par exemple, le risque cardiaque au même prix pour les gros fumeurs et les non-fumeurs. On peut donc se poser deux questions : 1. Posent-elles systématiquement à leurs clients la question de leurs pratiques sexuelles, et, si oui, comment en tiennent-elles compte dans leurs tarifs ? 2. En tenant compte de la chute de la mortalité chez les gays et bi depuis 1996, quelle est aujourd’hui la différence d’espérance de vie à vingt ans entre des homos ou bi et des hétéros ordinaires ?