Des scientifiques mettent en garde : surfer sur internet pendant que l’on regarde la télévision pourrait altérer le cerveau.
Multiplier les activités entre le téléphone portable, la télévision, la tablette et l’ordinateur pourrait endommager le cerveau et entraîner de sérieux problèmes émotionnels, voire de la dépression, affirme l’étude menée par des chercheurs de l’Université de Sussex.
Ils viennent de découvrir que la partie du cerveau appelée cortex cingulaire antérieur (ACC) était plus petite et la matière grise contenue à l’intérieur moins dense chez les personnes qui utilisaient simultanément plusieurs appareils électroniques. Or il s’agit précisément de la partie du cerveau qui régule les émotions et permet la prise de décision et le raisonnement, et engendre le contrôle ou l’empathie…
Internet + tablette = un cerveau avec moins de matière grise
Si les chercheurs ont reconnu que les personnes possédant un plus petit ACC pouvaient être prédisposées à utiliser plusieurs appareils en même temps, ils ont affirmé qu’il était tout aussi plausible que cela endommage directement le cerveau. Avec les conséquences que l’on imagine dans le domaine cognitif : le flux d’informations multiples change peut-être la manière de fonctionner du cerveau à travers sa structure même, a déclaré le neuroscientifique Kep kee Loh. Et en l’occurrence, c’est une régression que l’on enregistre, au lieu des développements notés chez les musiciens, chauffeurs de taxis londoniens et autres experts en leurs domaines.
L’étude a été menée sur le cerveau de 75 volontaires, et les résultats sont d’autant plus préoccupants que près de deux adolescents sur trois surfent sur internet alors qu’ils regardent la télévision en Grande-Bretagne, un chiffre sans doute très similaire en France.
Une enquête voisine avait été menée par Nicholas Carr sous le titre Internet rend-il bête : dans ce livre publié chez Robert Laffont il mettait en évidence le fait que les multiples messages interrompant le travail sur internet en sur-sollicitant la mémoire courte entrave la mémoire longue, le plaisir de lire et la culture tout court.