Un rapport publié par un « think tank » conservateur britannique, ce vendredi, affirme que les jeunes générations devront se contenter de retraites « dérisoires » faute de fonds. Le Centre for Policy Studies croit savoir que les réserves destinées aux paiements se tariront dès l’année prochaine, en raison d’une « grave erreur » dans les comptes de la nation. Seule solution : augmenter l’impôt, notamment sur le revenu, pour permettre de continuer de verser les retraites de base aux personnes âgées – celles correspondant en Grande Bretagne aux retraites de sécurité sociale en France.
Michael Johnson, membre du groupe de réflexion, assure que le système de retraites par répartition, qui partage au fur et à mesure les sommes recueillies auprès des contribuables, court à sa perte, puisque sa marge est tombée de 53 milliards de livres en 2009 à 29,1 milliard l’an dernier.
Des retraites trop chères pour la Sécurité sociale
Les estimations officielles lui donnent un sursis jusqu’en 2027, date à laquelle les fonds s’épuiseront, selon le Département actuaire du gouvernement – si et seulement si la masse salariale augmente chaque année de 2,4 points de plus que l’inflation. Cela « n’est tout simplement pas crédible », commente Michael Johnson : à l’heure actuelle, ce chiffre n’est que de 1,7 points. Et le fonds pourrait s’épuiser dès l’an prochain.
Pour lui le niveau actuel des pensions de sécurité sociale de base, soit 113,10 £ par semaine, ne peut être envisagé sur le long terme ; il baissera pour en faire une ressource de « subsistance minimale », tandis que les moins de 45 ans peuvent s’attendre à de fortes augmentations de taxes et à un allongement du temps de travail s’ils espèrent des pensions d’Etat de quelque niveau. Les moins de 35 ans doivent se préparer à voir la pension de base abolie.
Grande Bretagne : la Sécurité sociale à sec, ses retraites condamnées
Le fonds de retraite de la sécurité sociale ressemble à une « pyramide de Ponzi », a commenté Martin Lewis, de MoneySavingExpert.com : avec le vieillissement de la population de la Grande Bretagne, « il se trouve dans un état de surtension énorme ».
Les propos s’inscrivent dans un contexte où les vieilles générations se voient reprocher le fait qu’ils vivent dans des « maisons valant des millions », alors que « nos enfants vont devoir payer la note », a affirmé un autre commentateur.
Quant au porte-parole du DWP (Département du travail et des pensions), il a simplement fait savoir qu’en mettant fin aux suppléments de retraites liés au niveau de salaire ayant servi de base aux cotisations, le système pourrait mieux fonctionner à l’avenir.
C’est cela, le socialisme en marche.