L’UKIP, le parti anti-européiste britannique de Nigel Farage, a le vent en poupe et il compte bien monnayer ses succès. Alors que les élections de mai 2015 laissent prévoir un parlement minoritaire où les conservateurs seront bien en peine de gouverner seuls, Farage a fixé le prix de son soutien aux Tories : un référendum sur l’Union européenne dès le mois de juillet 2015. David Cameron s’est déjà vu contraint de promettre un tel référendum, mais pas avant 2017.
L’United Kingdom Independence Party table sur au moins six sièges au Parlement. Mais les conditions sont réunies pour que le succès soit encore plus grand : Farage espère en conquérir jusqu’à 25, étant donné notamment de récents sondages qui ont donné quatre Tories sortants vainqueurs – à condition de rejoindre l’UKIP. Un UKIP qui « désespère » nombre de conservateurs prêts à faire pression pour trouver un arrangement.
UKIP et conservateurs d’accord pour un referendum, mais quand ?
De fait, Farage a proposé de soutenir un parti conservateur minoritaire sur des dossiers importants à condition qu’il renonce à « botter en touche » sur l’affaire du référendum dont la date lointaine aura la conséquence de permettre l’arrivée d’un nouveau « million d’immigrés » au Royaume-Uni d’ici à 2017. Il a précisé que l’arrivée massive d’étrangers pousse à la baisse des salaires et met à mal la cohésion nationale.
Mais l’UKIP a également un intérêt stratégique à aller vite, en raison du projet de Cameron de « renégocier » le traité de l’Union européenne avec ses partenaires qui pourrait conduire les électeurs à ne plus choisir la sortie pure et simple de l’Union.
Nigel Farage a clairement défini les conditions du soutien futur de l’UKIP aux conservateurs : « Le prix en serait un référendum intégral, libre et sans triche sur notre appartenance à l’Union européenne : une chance de nous faire rendre notre pays, et de faire que cela advienne vite. »