Budget : une fronde socialiste de pacotille…

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On voudrait nous faire croire, dans les media, que les frondeurs socialistes ont envoyé un coup de semonce à Manuel Valls. Et que le Premier ministre a eu chaud, puisque les députés ont adopté mardi le volet recettes du projet de loi de finances 2015 à l’arraché : 266 votes pour, 245 contre et 56 abstention. Mais depuis quand un gouvernement s’inquiète-t-il d’une opposition, fût-elle interne, qui ne l’empêche pas d’agir comme il l’entend ? Décidément, malgré ses coups de gueule, cette fronde semble n’être que pacotille…
 
Alors, certes, 39 élus socialistes n’ont pas donné leur voix au gouvernement pour protester contre les 21 milliards d’euros d’économies. Aurélie Filippetti et Benoît Hamon ont désormais rejoint les frondeurs. Mieux, si l’on peut dire : Manuel Valls doit dorénavant compter davantage sur les radicaux de gauche que sur les socialistes. Etc.
 

La fronde socialiste ne met pas le budget en danger

 
Peut-être. Mais en quoi cela change-t-il quelque chose ? Le gouvernement, une fois de plus, a les voix dont il a besoin. « On savait que le vote ne serait pas facile, mais il y a une majorité et ce rapport de force sera celui qu’on retrouvera à tous les textes à dominante budgétaire », observait-on à Matignon après le scrutin. Pas de danger donc. On joue seulement à se faire peur.
 

Macron ne s’attend à aucune opposition de Bruxelles sur le budget

 
Un peu comme notre ministre de l’économie, Emmanuel Macron, avec la Commission européenne. On évoque, d’un ton sérieux, les difficultés que Bruxelles pourrait causer à la France sur son projet de budget, pour se dire néanmoins sûr qu’il ne se passera rien de dommageable.
 
« Je suis totalement sûr, à ce stade, qu’il n’y aura pas d’avis négatif de la Commission parce que nous ne nous mettons pas dans cette situation. C’est la Commission qui va décider mais la France est un grand pays qui a à mener ce débat », déclarait-il dimanche.
 
Est-ce suffisant ? Peut-être. Mais il n’est pas forcément de bon goût de pousser ce genre de cocorico. Nos partenaires pourraient trouver désagréable ce chauvinisme politique. La France pourrait-elle vraiment faire ce qu’elle veut parce que c’est la France ? A Berlin, on grince des dents…
 
En attendant, la Commission européenne devrait se prononcer en fin de mois. L’équipe Barroso, sur le départ, en profitera-t-elle pour laisser courir ? Rien n’est moins sûr…