Quelque 300 exorcistes et experts se sont réunis à Rome du 20 au 25 octobre dernier pour la douzième réunion de leur Association internationale, reconnue au début de l’été par le Vatican. Dans son message pour l’ouverture du congrès, le pape François encourage les participants « à manifester dans l’exercice de leur ministère particulier, en communion avec leurs propres évêques et ordinaires, l’amour et l’accueil de l’Eglise envers ceux qui souffrent à cause des œuvres du malin ».
L’association italienne a été créée en 1991par l’exorciste Gabriele Amorth et s’est rapidement ouverte à des exorcistes d’autres pays, ce qui a donné lieu à un premier congrès international en 1994.
Aujourd’hui l’association constate que « la lutte contre le mal et contre le démon devient de plus en plus urgente », explique à Radio Vatican le psychiatre Valter Cascioli, porte-parole de l’AIE.
L’association des exorcistes dénonce l’occultisme
Il a notamment mis en cause les pratiques occultistes, satanistes et l’ésotérisme, toujours plus répandues : « Ces pratiques ouvrent un peu la route à l’activité extraordinaire du démon. Sans aucun doute, le nombre de personnes qui se tournent vers ces pratiques, avec les graves dommages sociaux, psychologiques, spirituels et moraux qu’ils entraînent, est en constante augmentation, et cela nous préoccupe parce qu’en retour, nous constatons aussi une augmentation de l’activité démoniaque, notamment pour ce qui est des vexations, des obsessions et surtout des possessions diaboliques. »
Pour Valter Cascioli, les risques de ces pratiques sont parfois sous-estimées. « Parfois, l’activité démoniaque ordinaire elle-même – la tentation – n’est pas beaucoup prise en considération par celui qui a une foi tiède. C’est pourquoi nous exhortons à une plus grande vigilance. Du reste, nous vivons un moment de l’histoire particulièrement critique, où la précipitation, la superficialité, l’individualisme forcené, la sécularisation, semblent dominer notre société. La lutte contre le mal et contre le malin devient de plus en plus une urgence. Cela est clairement dû, outre l’action directe de l’ennemi de Dieu, à l’affadissement de la foi, à l’absence de normes, de valeurs, et au relativisme culturel aujourd’hui envahissant. De l’autre côté, nous assistons à la prolifération continue des messages médiatiques, des livres, des émissions de télévision, des programmes cinématographiques, qui à travers le sensationnalisme et le spectaculaire poussent à s’occuper d’occultisme, de satanisme et parfois à les pratiquer – surtout les jeunes générations. »
Les encouragements du Vatican et du Pape François qui s’inquiètent des nouveaux visages du diable
Le diable est-il plus agressif ? Le porte-parole répond : « Son astuce est de faire croire qu’il n’existe pas et, certainement, un certain laïcisme répandu dans notre société ne nous aide pas. On arrive toujours aux mêmes facteurs : une foi affaiblie – mais ce qui nous frappe beaucoup, c’est l’incidence de ces phénomènes d’activité démoniaque extraordinaire sur les jeunes générations surtout, et sur leurs familles. Nous savons que celui qui divise – le diable – ne nous sépare pas seulement de Dieu, il sépare les personnes, les familles : il sépare même de la réalité, car – hélas – nous nous trouvons parfois face à des situations d’aliénation, d’aliénation mentale aussi, qui font suite à l’activité démoniaque extraordinaire. » Il est louable que le Pape François encourage une telle réflexion.