Selon un sondage de l’institut Motivaction d’Amsterdam, 80 % des Turcs néerlandais âgés de 18 à 34 ans estiment qu’il n’y a rien à redire « au djihad, ou guerre sainte, contre les infidèles ». Ce sont carrément 90 % des jeunes Turcs aux Pays-Bas qui considèrent les combattants contre Bachar el-Assad comme des « héros » ; la moitié des sondés pense même que « ce serait une bonne chose que les musulmans néerlandais se joignent à eux ». 87 % approuvent le soutien de musulmans néerlandais à l’Etat islamique, même si 74 % d’entre eux considèrent l’établissement du califat comme « négatif ». 93 % se disent attachés à la démocratie… Tous ces chiffres sont plus importants que ceux résultant des réponses aux mêmes questions par les jeunes Marocains aux Pays-Bas.
L’enquête précise que les jeunes Turcs des Pays-Bas suivent l’actualité par le biais de la télévision turque : ils sont 86 % à la citer comme leur source d’information sur la région du Proche-Orient.
Sondage ou pas, Mahomet a inventé le Djihad
The NewAmerican signale que le député néerlandais anti-islamiste Geert Wilders, en tournée aux Etats-Unis, a multiplié les conférences où il commente ces résultats en attirant l’attention sur les appels du Coran à la violence et l’histoire de Mahomet, qui a lancé 100 campagnes militaires et a personnellement participé à 27 d’entre elles – lui qui est le modèle des musulmans d’aujourd’hui. « Evidemment, il y a beaucoup de musulmans modérés. Je crois aux personnes modérées, mais je ne crois pas à l’islam modéré. Il n’y a qu’un islam : celui du coran, des hadiths et de la vie de Mahomet, qui était un terroriste et un seigneur de guerre », a-t-il déclaré en Floride ces jours-ci.
Le sondage néerlandais fait écho à l’enquête annonçant il y a quelques mois qu’une majorité des jeunes musulmans en France approuvent l’Etat islamique.
Aux Pays-Bas les Turcs approuvent le Djihad mais réprouvent le sondage
Mais les Turcs des Pays-Bas sont en colère contre le sondage de Motivaction – « désagréablement surpris » comme disent plusieurs associations qui les représentent – et ils ont demandé des éclaircissements par voie judiciaire. Leur avocat, Ejder Köse a déjà écrit à l’institut de sondage et met également en cause le commanditaire du sondage, Forum, une association de recherche vouée à la promotion de la convivialité multiculturelle.
Les représentants de la communauté turque et islamique estiment que l’enquête laisse entendre que la quasi totalité des Néerlandais turcs sont des « méchants » ; elle « stigmatise » la communauté turque et a un effet négatif sur leur situation socio-économique, accusent-ils. D’où de multiples questions sur la sélection de l’échantillon représentatif, la manière de poser les questions, l’interprétation des réponses et les contradictions par rapport à d’autres enquêtes. On accuse notamment l’institut d’avoir choisi l’interrogation « face à face », alors que l’anonymat assure de meilleurs résultats – mais serait-ce alors reconnaître une forme de pression sociale ? En faveur du djihad ?
Les Turcs des Pays-Bas envisagent de commanditer un contre-sondage.