Astérix : Le domaine des dieux, dessin animé réalisé par ordinateur, s’adresse en principe aux enfants de 4 à 8 ans, et eux seuls. Ils rient parfois, du moins durant le premier quart d’heure. Le spectateur adulte tombe vite dans un ennui profond. Les bons mots de Goscinny ont disparu à 90%, ce qui décidément ne s’imposait pas. La narration suit, d’assez loin, l’intrigue de la bande-dessinée. La fidélité aurait été plus payante. En outre, les ajouts scénaristiques ont été multipliés dans une direction unique, celle du politiquement correct. La satire initiale du patriotisme gaulois, bon enfant, de l’Astérix historique, est devenue presque suspecte de nationalisme, considéré comme une horreur absolue à notre époque. Des Gaulois renvoyant dans leur pays des envahisseurs romains, voici un message à changer, en soi et par crainte d’analogies…Aussi une gentille famille romaine, avec tout de même un papa, une maman, un enfant, chose plus si évidente, est introduite dans la narration, sympathise avec Astérix et Obélix, d’autant plus facilement que l’enfant latin et le géant armoricain ont le même âge mental, autour de 5 ou 6 ans, qui est aussi celui du public visé.
 

Astérix, le domaine des dieux : un film insupportable, à l’image de notre époque

 
L’armée romaine reste parfaitement ridicule, ce qui peut s’interpréter en suivant feu Jean Madiran, avec des arguments solides, comme une propagande antimilitariste pour enfants. Les albums, du moins ceux dont Goscinny était le scénariste, possèdent au moins le mérite d’être drôles, et avec en arrière-fond une authentique culture classique perceptible, ce qui n’est pas le cas de cette réécriture d’Astérix : Le domaine des dieux. César est une caricature de caricature, ridicule sans amuser. Les habitants du village gaulois offrent le prétexte à une fable anticolonialiste et anticapitaliste pour le moins peu fine, que l’on croirait scénarisée par les marxistes d’Attac. Le film est donc complètement manqué, conforme à l’esprit de notre époque insupportable. Il semble interminable au spectateur sans être particulièrement long.