Dans un contexte de persécution accrue, la Chine devient pourtant de plus en plus chrétienne et aujourd’hui elle compte davantage de chrétiens – leur nombre est estimé à 100 millions – que d’encartés au Parti communiste chinois, soit 85 millions de membres officiels. La croissance du christianisme est si rapide que d’aucuns prédisent que la Chine sera la plus grande nation chrétienne d’ici à 15 ans. Quoi qu’il en soit, il est intéressant de noter que ce ne sont pas les Eglises nationales, surveillées et sanctionnées par l’Etat, qui progressent, mais les « églises domestiques » (entendez : intérieures, locales, autochtones, plus ou moins autocéphales et semi clandestines) protestantes, non officielles, et l’Eglise catholique clandestine qui a conservé son lien avec Rome.
En Chine les communistes n’ont pas le droit d’être chrétiens
La Chine affirme la liberté de religion depuis 1978, mais c’est pour mieux contrôler les consciences : outre que les membres du Parti communistes ont interdiction formelle de croire en quelque religion que ce soit, la reconnaissance d’Eglises nationales donne aux autorités communistes un droit total de regard sur le fonctionnement, les nominations et les activités de ces institutions.
Sous Xi Jingping, les groupes chrétiens ont fait l’objet de contrôles, de vexations et de persécutions qui ont pris un tour dramatique en 2013, avec des démolitions de lieux de culte et des détentions arbitraires. Les plus touchés sont les protestants, les catholiques ayant bénéficié ces derniers temps d’un relatif répit alors que Pékin semble vouloir faire aboutir son objectif stratégique du rétablissement des relations diplomatiques avec le Saint-Siège, selon certains observateurs.