Le traité sur la vente d’armes de l’ONU (ATT) est entré en vigueur la veille de Noël dans la plus grande discrétion : l’aboutissement d’une décennie de manœuvres et de pressions en vue de réglementer sévèrement les transactions et, à en croire les Américains amis du 2e amendement, une menace directe contre les droits des particuliers en matière de détentions de pistolets et autres revolvers.
Le traité vise, sur le papier, à empêcher ou à tout le moins limiter les ventes d’armes aux modernes « seigneurs de la guerre » et aux terroristes : une étape clef des avancées mondiales vers la « sécurité internationale », a déclaré Federica Mogherini, vice-présidente de la Commission européenne et Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères.
Contre les marchands d’armes ou contre les particuliers ?
« Responsabilité », « transparence » sont les maîtres mots mis en avant : toute l’Union européenne va s’y soumettre, a-t-elle promis. Du côté du Council on Foreign Relations, officine de réflexion mondialiste de premier plan, on ne cache pas non plus sa satisfaction, on salue « un coup majeur porté aux marchands d’armes illégaux qui fournissent les armes au profit d’une large part des conflits mondiaux ». Sa spécialiste Denise Garcia affirme néanmoins que l’ATT « ne contient pas une seule disposition qui régule le possession d’armes par les particuliers civils et limite clairement son champ d’application au commerce international ».
Des conservateurs américains estiment au contraire que le traité, négocié sous l’autorité des secrétaires d’Etat successifs Hillary Clinton et John Kerry, camoufle les limites opposées aux droits des particuliers d’acquérir des armes et des munitions. The New American s’attend à ce que le traité soit progressivement utilisé par les individus, les organisations et les Etats qui en ont fait la promotion contre la détention d’armes des particuliers.
Un traité contre le 2e amendement
A preuve, la mobilisation de groupes ouvertement opposés aux droits du 2e amendement américain pour faire adopter et ratifier le traité sur la vente d’armes : le Control Arms Campaign y voisine avec Amnesty International et bien d’autres qui ont explicitement réclamé des restrictions draconiennes dans le domaine.
Les opposants soulignent aussi que le président Barack Obama a pris sur lui de signer unilatéralement l’ATT sans obtenir l’aval du Sénat américain. Les Etats-Unis n’ont pas encore ratifié le traité et pour cela il faudra bien recueillir le vote favorable des deux tiers du Sénat, mais les conservateurs américains s’attendent à des pressions accrues sur la chambre haute.
Qui contrôlera l’ONU et les Etats-Unis ?
Le traité prévoit notamment l’obligation pour les Etats de mettre en place un système national de contrôle et le désarmement des civils.
Si le désarmement des civils qui sont généralement connus pour détenir des armes grâce aux registres obligatoires ne semble pas poser de problèmes pratiques très importants, il en va sûrement autrement pour les terroristes et autres armées de fortune, « islamiques » ou non, qui se soucient de vaincre plutôt que de respecter des traités internationaux… Et revient l’éternel problème : qui gardera les gardiens eux-mêmes ? En d’autres termes, quels critères pour déclarer tel groupe armé légitime ou non ? Lorsqu’on voit le chaos créé par les Etats-Unis et l’ONU au Proche-Orient, on est en droit de se poser la question.