La Chine accusée de préparer la guerre avec de nouvelles armes agissant sur les esprits

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Le doute subsiste sur l’existence réelle du « syndrome de La Havane » qui se manifeste par des atteintes cérébrales qui ne sont associées à aucune lésion visible – nausées, céphalées, acouphènes et autres symptômes neurologiques – mais pour John Lee, du think tank conservateur américain Hudson Institute, la technologie aux micro-ondes soupçonnée d’en être à l’origine fait aujourd’hui l’objet de toutes les attentions de la Chine. Sous la houlette du Parti communiste chinois, l’« Armée de libération du peuple » travaille actuellement au développement d’armes modernes visant directement les esprits. La Chine, on le sait, a opté pour la « guerre hybride ». Et cela correspond bien à sa vision traditionnelle des conflits ou des conquêtes que de chercher à battre l’ennemi non par des hauts faits de guerre, mais en s’assurant d’abord de son affaiblissement intérieur.

John Lee, ancien conseiller de sécurité nationale pour l’Australie, invoque des données venues du milieu du renseignement pour annoncer que ces armes « new age » visent à « entraîner la défaite de l’esprit de l’ennemi ou de le subjuguer avant que le conflit ou le désaccord ne prenne corps complètement ». Il a cependant souligné que cette menace est à la fois peu et mal connue du fait de la culture chinoise du secret.

 

Les nouvelles armes de la Chine s’en prendraient aux esprits

Mais pour Anthony Glees, professeur à l’université de Buckingham au Royaume-Uni, spécialiste du renseignement et des questions de sécurité, elle est bien réelle – d’ailleurs il assure, quant à lui, que le « syndrome de La Havane » est une réalité dont atteste une étude parue l’an dernier, montrant des « lésions cérébrales » chez les victimes. « On peut utiliser les micro-ondes pour provoquer brouillard cognitif, vertiges, perte de l’équilibre, anxiété et nausée. On pourrait les utiliser pour viser une cible unique et déterminée ; par exemple le QG de commandement de Taïwan », a-t-il déclaré au U.S. Sun.

Parmi ces armes biologiques sur lesquelles travaillerait la Chine, on évoque depuis l’an dernier des « technologies avancées » du type IA, interfaces cerveau-ordinateur et autres armes biologiques. Et pour John Lee, « il existe des preuves que les différentes entités chinoises expérimentent et développent ce type d’armes » : « Il s’agit d’armes qui dégradent essentiellement les capacités naturelles de l’esprit ou les processus cognitifs de cibles particulières. »

 

La guerre hybride de la Chine passe par de nouvelles armes

Ces technologies sont théoriquement interdites par une sorte de consensus éthique global : s’il croit que les « démocraties libérales avancées » s’y soumettent, Lee n’en pense pas autant des Chinois : « Ils refusent systématiquement de conclure des accords crédibles et contraignants sur les contraintes que nous pourrions vouloir nous imposer mutuellement afin d’empêcher toute forme de débordement dans un “Meilleur des Mondes” effrayant. » Et la Chine aurait aujourd’hui davantage les coudées franches dans le domaine nucléaire que l’Union soviétique en son temps, selon l’expert, pour qui elle s’affranchit carrément de toute contrainte « dans le domaine biologique ».

Mais à l’heure du numérique, il n’y a pas seulement des cibles humaines. Glees estime qu’« il devrait être relativement facile d’utiliser un virus informatique pour infecter les ordinateurs taïwanais et développer une version cybernétique du “syndrome de La Havane” qui affecterait de larges sections d’un groupe choisi dans des lieux dispersés, par exemple les pilotes de l’armée de l’air, les soldats qui s’occupent des batteries ». « De même, il devrait être facile d’infecter les ordinateurs taïwanais avec des programmes de sommeil », a-t-il conclu.

 

Anne Dolhein