La France connaît un pic de chômage. Chacun commente, depuis des semaines, les difficultés du président François Hollande à remplir les promesses du candidat du même nom. Et les affirmations, d’ailleurs, de début de mandat. Lui-même a donné, ces derniers temps, des explications plutôt confuses, liées à la situation – entendez : crise – de l’Europe et du monde. Que faire, effectivement, quand on a dit ça ? Cela dit, la crise n’est pas en soi une explication – comme l’affirmait d’ailleurs en son temps, à l’attention du président Sarkozy, le responsable de l’opposition François Hollande. D’autant que nos voisins connaissent des situations assez contrastées. De Rome à Berlin, le chômage a tendance à jouer au yo-yo. Alors que, si l’argument « crise » était valide, la situation devrait être catastrophique partout…
En Italie donc, le taux de chômage a augmenté, pour le troisième mois consécutif en novembre, pour atteindre 13,4%, un taux considéré comme un « plus haut historique », après un mois d’octobre à 13,3%, en données corrigées des variations saisonnières, a annoncé Istat, le bureau des statistiques italien.
Chômage : le pire à Rome
Par « plus haut historique », il faut entendre le taux le plus haut depuis qu’Istat a commencé à publier des données en matière d’emploi, c’est-à-dire en 1977. C’est là la conséquence de la troisième récession subie en six ans par l’Italie.
Comme c’est le cas chez nous, les jeunes sont particulièrement atteints par le chômage. La tranche d’âge 15-24 ans chez les Italiens a ainsi atteint le taux record de 43,9% en novembre – autre plus haut historique – contre 43,3% en octobre.
Le mieux à Berlin
Alors : crise ? ou pas crise ? Parce que, dans le même temps, l’Office fédéral du travail allemand annonçait que le taux de chômage, en Allemagne, était tombé à 6,5% ; ce qui constitue, de fait, un plus bas depuis la réunification du pays en 1990. Et un résultat meilleur à la fois que celui annoncé par les économistes, qui avaient anticipé un taux de 6,6%, et que le taux de 6,8% un an plus tôt.
Toujours selon cet institut, les ménages devraient rester le principal moteur de croissance de la première économie européenne.
Le nombre de demandeurs d’emploi, selon ces statistiques, a même baissé en Allemagne de 27.000, à 2,841 millions.
Le taux français oscille donc entre le taux italien et le taux allemand. Mais, si on imagine assez bien Rome évoquer la crise, ce ne peut être un argument pour Berlin. D’autant que le gouvernement allemand, lui, se veut plus austère que Bruxelles…