Angela Merkel et François Hollande n’auront pas convaincu Vladimir Poutine – et qui s’en étonnerait ? – du bien-fondé de leur démarche sur la guerre qui sévit en Ukraine. S’il les a poliment écouté, le président russe les a laissé vendredi quitter le Kremlin sans promesse ni assurance d’aucune sorte quant à un alignement des vues russes sur celles de ses interlocuteurs. Hormis la vague proposition d’une rédaction commune d’un document sur l’application du plan de paix de Minsk, dont l’idée est déjà laborieuse, Vladimir Poutine est décidé, pour l’heure, à en rester là.
« Les discussions sont maintenant terminées et nos hôtes sont déjà en route pour l’aéroport », a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. S’agit-il d’une manière diplomatique d’expliquer que leur présence n’avait pas grande utilité ?
Angela Merkel et François Hollande face à Vladimir Poutine
« En ce moment, un travail est en cours pour préparer le texte d’un éventuel document conjoint sur la mise en œuvre des accords de Minsk, un document qui mentionnerait les propositions faites par le président ukrainien et celles formulées et ajoutées aujourd’hui par le président Poutine », a-t-il néanmoins poursuivi.
Ce qui se traduit, dans le langage de l’entourage de François Hollande, par la tenue de discussions « substantielles et constructives ». On a les satisfactions que l’on peut… Mais il est clair que le rendez-vous aura été moins facile que celui de la veille, à Kiev, avec le président ukrainien.
Ecouter poliment ses interlocuteurs sur l’Ukraine
Les trois dirigeants ont prévu d’un nouvel entretien, téléphonique cette fois, dimanche. Il n’est pas sûr qu’une réflexion d’à peine 48 heures aura suffit à faire évoluer la réflexion des trois responsables politiques, tant il est vrai que chacun n’envisage comme seule possibilité réelle, pour éviter une « guerre totale » en Ukraine, que l’évolution des propositions faites en face. Comme l’a clairement dit un conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, il faut « tenir compte des proposition initiales » du président russe.
François Hollande n’a pas non plus d’autre discours que celui, on ne peut plus inconsistant, sur la démocratie et les droits de l’homme…