Envoyés pour protéger les civils, un grand nombre de « soldats de la paix » de l’ONU présents en Haïti se comportent en prédateurs envers les Haïtiens. Selon un rapport détaillé de la journaliste américaine Kathie Klarreich, les viols se multiplient sur les femmes et les enfants, en toute impunité. Pire que tout : les autorités de l’ONU ferment les yeux sur les faits qui parviennent à leur connaissance et punissent les dénonciateurs.
Le viol n’est d’ailleurs pas le seul crime dont se rendent coupables certains membres des forces « de paix » de l’ONU. Ils ont également répandu des maladies mortelles parmi la population traumatisée d’Haïti, à commencer par le choléra qui a tué plus de 10.000 habitants à ce jour.
Mais silence dans rangs de l’ONU. On se cache derrière l’« immunité ».
Selon ce rapport, lorsque ces soldats de l’ONU n’étaient pas en train de faire la fête et de s’amuser à la plage, principalement aux frais des Américains, nombre d’entre eux violaient des enfants, trafiquaient de la drogue, louaient des prostitués ou pire encore. « Pour moins de 5 $, les soldats sri-lankais exploitaient cette même population qu’ils étaient censés protéger », écrit la journaliste Kathie Klarreich.
Les autorités de l’ONU se taisent sur les crimes de leurs « soldats de la paix »
L’ONU avait naturellement connaissance des agissements dont se rendaient coupables certains de ses « soldats de la paix ». Pendant des années, raconte-t-elle, « les soldats sri-lankais se sont transmis des cartes SIM dans lesquelles se trouvaient les noms et numéros de ceux qu’il était possible de violer, parmi lesquels des fillettes et des garçons à peine adolescents ». Ils rencontraient leurs proies dans les bases de l’ONU ou violaient des enfants dans les véhicules, sous l’œil d’un de leurs camarades planté en haut d’une tour de contrôle…
Rien de bien nouveau puisque ces pratiques étaient déjà dénoncées au début des années 1990, notamment en Bosnie et au Kosovo.
L’impunité des violeurs
Dans ce rapport détaillé se trouve le cas d’un enfant handicapé violé pendant cinq ans dès ses 8 ans par des troupes pakistanaises. Lorsque le cas a été rapporté au commandant, celui-ci a décidé de le « gérer seul », persuadé que le cas serait alors enterré : le commandant faisait partie des violeurs de cet enfant.
Au bout du compte, les soldats impliqués ont été renvoyés chez eux, sans passage en cour martiale, et la famille n’a reçu aucune indemnité. Le tout avec la bénédiction du secrétaire général des opérations de ces bien mal nommés « soldats de la paix ».
Le dénonciateur de viols par les « soldats de la paix » puni par les autorités de l’ONU
Ce sont au contraire les dénonciateurs qui ont eu des ennuis, à l’instar d’une jeune policière américaine qui avait dénoncé les viols de femmes dans les camps de réfugiés : les soldats et certains de leurs responsables l’ont fait passer pour folle avant qu’elle ne soit finalement licenciée.
Dans cette enquête explosive menée par cette journaliste et plusieurs autres reporters spécialisés sur Haïti, les descriptions d’atrocités s’enchaînent et aboutissent toujours à la même conclusion : l’ONU ne fait rien pour les empêcher.
Haïti : le choléra est arrivé par l’ONU
L’exemple du choléra est frappant : c’est en déversant des vidanges non traitées dans une rivière haïtienne que des soldats ont réintroduit le choléra dans le pays. Leur responsabilité n’a jamais été reconnue.
« Il est honteux que le Conseil de sécurité vienne en Haïti soutenir la démocratie alors qu’il n’a jamais reconnu que le comportement des Casques bleus ait causé une douleur et une souffrance immenses à notre pays », commentait Mario Joseph, dirigeant du Bureau des Avocats Internationaux (BAI) à Haïti.
Mais au lieu de prendre la mesure des horreurs commises par les « soldats de la paix », l’administration Obama travaille actuellement avec les autres gouvernements à étendre et renforcer ces troupes de l’ONU, grâce aux impôts de leurs citoyens…