Une merveilleuse histoire du temps est un biopic (film biographique) qui se concentre sur une vingtaine des années (de 1960 à 1980) du célèbre physicien Stephen Hawking. Il est très reconnaissable par son handicap lourd, maladie dégénérative le frappant durant ses études à Cambridge, et qui le réduisit très vite à vivre avec un corps à demi immobile et tordu. Il faut reconnaître la volonté considérable du personnage, son acharnement à vivre, travailler – ce qui constitue une forme de témoignage positif dans les débats actuels sur l’euthanasie et les vies méritant ou non d’être vécues. Le problème est qu’Hawking, mathématicien très doué, ne s’est pas contenté de physique spéculative. Un domaine dans lequel il est capable de retourner, avec une égale conviction, les hypothèses majeures de la discipline, ce qui relativise bien des choses. Surtout, il s’est engagé dans l’athéisme militant. D’où sa préférence pour un modèle physique d’univers éternel, niant à peu près le Grand Boum, et le temps, quitte à tordre certaines données, d’où le titre correspondant à sa philosophie matérialiste.
Une merveilleuse histoire du temps : l’hagiographie d’un saint athée
Le film donne l’impression désagréable d’être construite comme une hagiographie de saint athée. Les chrétiens ne sont guère à l’honneur, à commencer par madame Hawking, pieuse anglicane, qui finit par préférer à son handicapé lourd de mari son maître de chorale paroissiale, veuf en pleine forme physique. Une merveilleuse histoire du temps sonne donc souvent faux en gommant les aspérités fâcheuses, en voulant tracer un portrait sans défaut d’une forme de philosophe parfait, à la fois génial, plutôt aimable, sinon en de rares crises – compréhensibles – en début de parcours, généreux…
L’aspect athée militant, pour n’être pas nié, est tout de même franchement édulcoré, gommant les aspects les plus immédiatement choquants pour les croyants. Cette démarche paraît relever de la propagande la plus habile, et strictement contraire à la foi chrétienne.