Les voitures sans chauffeur, c’est pour après-demain : les premières pourraient faire leur apparition dès 2025 et en 2040, elles représenteraient alors une masse critique sur nos routes, pour s’imposer en 2050. Mais d’ores et déjà, on escompte les bénéfices qui pourraient accompagner leur multiplication : selon le McKinsey Institute, ils sont innombrables, au point qu’il prévoit un boom économique lié au gain de temps pour leurs utilisateurs.
Comme le temps de cerveau disponible cher à l’ancien patron de TF1, les minutes dégagées pour les conducteurs libérés du volant sont à considérer comme des espaces économiques, si l’on en croit les chercheurs. Les gagnants seront d’abord les banlieusards de 2050, avec 50 minutes récupérées par jour : c’est le temps moyen passé à faire le trajet domicile travail dans le monde aujourd’hui. Gagnants mais pas bénéficiaires : pour le profit attendu de ce boom économique un peu particulier, il faut voir les entreprises, celles qui pourront vendre leurs produits en ligne à des voyageurs qui auront autant de temps supplémentaire pour surfer sur les sites marchands.
Boom économique grâce au temps dégagé pour les ex-chauffeurs
Pour l’économie, d’autres bénéfices sont à prévoir. Moins de frais de santé liés aux accidents, qui seront forcément moins fréquents. Pour les seules assurances santé américaines, l’économie est évaluée à au moins 180 milliards de dollars par ans. Il y aurait moins de frais de dommages. Des places de parking plus exiguës : le passager pourra descendre et laisser sa voiture se garer toute seule au chausse-pied. Les primes d’assurance s’effondreraient, dégageant des fonds pour d’autres usages.
On reste songeur devant toutes ces prédictions qui se moquent des aléas, comme si toutes choses allaient rester égales par ailleurs. Mais le message est clair : il y a des gains à la clef de l’arrivée des voitures sans chauffeur et bien des entreprises globales, comme Google et Nissan, s’y intéressent… pour cette raison.
Changement ou révolution culturelle ?
Mais pour le McKinsey Institute, il y a une autre retombée de la voiture sans chauffeur qui n’est pas à négliger : c’est celle du conditionnement des hommes à accepter la robotique. Les voitures sans chauffeur utiliseront nécessairement l’« intelligence artificielle » nécessaire à la perception de l’environnement et à la « prise de décisions » liée à la conduite dans un environnement complexe. Leur utilisation commune conduirait les hommes à s’habituer à d’autres types de machine réalisant des tâches complexes sans intervention humaine.
Se préparer à l’invasion de l’intelligence artificielle
Le rapport note ainsi que les géants de la technologie comme Google, Intel, Sony, Honda ou Toyota développent des robots en même temps que la technologie de la voiture sans chauffeur progresse : toute cette recherche finira par s’interpénétrer dans tous les sens du terme, chaque recherche faisant avancer les autres et les mises en réseau de données promettant de devenir sans cesse plus générale.
La voiture sans chauffeur et le grand remplacement des hommes par les robots
Le rapport ne s’intéresse pas, en revanche, aux questions de respect de la vie privée et même de sécurité routière que posent les voitures sans chauffeur. Pour ne rien dire des millions de chômeurs que la révolution de l’intelligence artificielle entraînera et qui financièrement ne pourront ni vivre ni avoir des enfants, laissant les robots remplacer les hommes. C’est pourtant le principal…