Le ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, présentait ce mercredi sa réforme du collège, applicable dès la rentrée 2016. Ce sera la énième réforme d’un système qui n’est pas réformable, et qui a fait la preuve de son incapacité radicale à former les jeunes générations. Comme les autres, elle s’imposera à marche forcée et dans le mépris à la fois de la réalité et des droits des parents qui n’ont aucun choix par rapport à l’instruction de leurs enfants : méthodes, matières, pédagogie… Les bonnes intentions affichées ne cachent pas l’idéologie qui est à l’œuvre. Le décervelage continue !
Points forts de la réforme : le travail « personnalisé », en petits groupes, est l’innovation majeure qui complète un dispositif déjà mis en place pour les classes de sixième d’« accompagnement personnalisé ». L’objectif est double : combler les lacunes creusées au primaire – la belle affaire ! – afin d’assurer ce qu’ils appellent la « maîtrise des fondamentaux ». L’Education nationale produit à la chaîne « dyslexiques » et « dyscalculiques » : des enfants qui ne savent ni lire, ni écrire, ni compter…
Najat Vallaud-Belkacem réforme le collège en raison de la faillite du primaire
Trois heures par semaine en 6e pour continuer ces apprentissages et apprendre des méthodes de travail ? C’est sans doute nécessaire. Mais il faut y voir la preuve de l’échec de l’école.
En dégageant un temps systématique pour la « rémédiation », Najat Vallaud-Belkacem ne fait que reconnaître un problème propre à l’Education nationale dont les programmes et méthodes sont dominés par des idéologues de gauche (quelle que soit la bonne volonté des enseignants). Mais en confiant à l’Education nationale la récupération de ces enfants abîmés – et donc à des professeurs formés selon ses méthodes et son idéologie – le ministre crée simplement les conditions d’un asservissement continu, sauf rares exceptions.
Pour bien des enfants en difficulté, les mesures prises directement par les parents pouvaient représenter une vraie planche de salut.
L’idéologie de l’Education nationale à l’œuvre dans les thèmes « transversaux »
Le collège sera désormais le lieu des « pratiques interdisciplinaires » dès la 5e. On y retrouve la tarte à la crème idéologique des « apprentissages transversaux », de la « contextualisation des connaissances », du « travail en groupe » – comprendre de pression du groupe – au détriment de la formation de la personne et de la transmission des connaissances. Faire travailler une classe sur un projet commun qui « mobilise les connaissances transversales », pourquoi pas ? Encore faut-il que méthodes, lecture, calcul et autres connaissances soient effectivement installés… L’Education nationale continue de considérer les collégiens comme des universitaires, sans, surtout, leur donner les moyens.
Indépendamment du goût et des aptitudes des enfants, ils seront donc mobilisés sur les thèmes suivants : « sciences et société », « corps, santé et sécurité », « information, communication, citoyenneté », « culture et création artistiques », « monde économique et professionnel », « langues et cultures de l’Antiquité », « langues et cultures régionales et étrangères » – et surtout, l’incontournable « développement durable » qui se dresse sur la route des écoliers, des collégiens et des lycéens comme un obstacle et une idole devant laquelle il faut s’incliner. On y glissera bien un peu de « genre »…
Les champs de l’idéologie s’ouvrent ainsi davantage dès les plus jeunes années…
Najat Vallaud-Belkacem équipe les collèges de tablettes et de virtuel
Ces jeunes qui ne maîtrisent pas le français et qu’on expose à une première langue étrangère au pire moment possible, au CP, vont se mettre à une deuxième langue vivante dès la 5e. Ignorée, l’expérience réussie des écoles hors contrat où le latin – apprentissage structurant s’il en est, lorsqu’il n’est pas enseigné de manière globale – est abordé dès la 6e…
Le numérique fait aussi son entrée massive au collège, avec manuels, « exerciseurs » et autres ressources, y compris des jeux dits « sérieux », en ligne, plongeant toujours davantage les jeunes dans le virtuel alors qu’ils ne maîtrisent pas la perception consciente de leurs propres sensations. Chacun aura à disposition une tablette. Cette aubaine pour les fabricants n’en est pas une pour eux qui ont tant besoin de se frotter au réel, et de le comprendre !
Enfin, les collégiens disposeront d’une heure et demie pour leur pause-déjeuner. Cela assurera de plus longues plages de temps passées au collège, loin de la famille. Et des rentrées plus tardives à la maison. C’est peut-être bien le but recherché…