Des représentants d’une dizaine de partis de l’extrême droite européenne ont organisé, dimanche, un rassemblement en Russie, à l’occasion d’un forum organisé par une formation pro-Poutine pour défendre les « valeurs traditionnelles » familiales et critiquer les sanctions imposées à Moscou à l’occasion de la crise ukrainienne. Près de 150 membres de mouvements européens d’extrême droite étaient présents à ce rassemblement qui entendait pointer du doigt la politique « orgueilleuse » des Etats-Unis. Réunis à Saint-Pétersbourg à l’invitation du parti Rodina (Patrie), les participants ont affirmé qu’ils voulaient instaurer un mouvement qui servirait de tribune commune contre les « menaces à la souveraineté et à l’identité nationale ».
 
« Ce Forum pose le première pierre en vue de fonder le nouveau monde que nous sommes obligés de construire », a ainsi déclaré Fiodor Biroukov, de Rodina.
 

Des partis européens d’extrême droite se positionnent en faveur de la politique menée par Poutine

 
Ces partis d’extrême droite s’étaient positionnés ces derniers mois en faveur de la politique menée par Vladimir Poutine dans la crise ukrainienne, regrettant par ailleurs un « impérialisme » américain dans la région. De son côté, Vladimir Poutine a affirmé se battre contre le « fascisme » en Ukraine.
 
« Nous ne soutenons pas les sanctions décrétées contre la Russie à la suite d’un conflit en Ukraine », a déclaré le député européen du NPD allemand Udo Voigt avant d’ajouter : « C’est fascinant de voir la patience dont ont fait preuve la Russie et le président Poutine face à la politique agressive de l’OTAN. »
 
De son côté, Nick Griffin, l’ancien dirigeant du British National Party (BNP), a présenté cette rencontre comme « un moyen de résister au modernisme et à la destruction des valeurs traditionnelles dont le christianisme dans le monde actuel ».
 

Les opposants de Poutine critiquent le rassemblement d’extrême droite organisé en Russie

 
En marge de ce rassemblement, la fédération des communautés juives de Russie a fait part de son « extrême préoccupation » concernant l’organisation d’une telle rencontre dans « l’une des villes qui a le plus souffert des actes des nazis », la jugeant « particulièrement cynique » à l’approche des célébrations des 70 ans de la victoire contre l’Allemagne d’Adolf Hilter.
 
« Il est scandaleux que la Russie abrite des héritiers de Mussolini et de Hitler, surtout ici à Leningrad (ancien nom de Saint-Petersbourg Ndlr) », a déclaré l’une des manifestants venus protester devant le bâtiment, tandis que l’opposant Alexeï Navalny a ironisé sur la rencontre sur Twitter : « Les fascistes se transforment très vite en amis de la Russie et inversement. »
 
Le Front national, qui défend régulièrement la politique russe en Ukraine et qui avait participé en mai à une rencontre prorusse entre partis nationalistes européens, n’a pas participé au forum de dimanche. Invitée samedi soir à la télévision publique russe, Marine Le Pen a toutefois critiqué les sanctions européennes contre la Russie décrétées « sur ordre des Etats-Unis », ainsi que « la propagande » antirusse concernant la crise ukrainienne.