La surmortalité due au chômage : dégât collatéral inéluctable du mondialisme

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Les résultats ont été publiés en novembre, mais ils ne sont pas beaucoup sortis dans les médias. Et pour cause – ils ne sont ni à la gloire des politiques de nos gouvernements, ni l’objet d’une prochaine remise en cause. L’étude sur la santé des chômeurs dirigée par Pierre Meneton, chercheur à l’Inserm, dans la revue International Archives of Occupational and Environmental Health, a révélé que le chômage tuait « entre 10.000 et 20.000 personnes par an ». Une surmortalité flagrante dont le nombre de victimes est cinq fois supérieur à celui des accidents de la route. Mais si la prévention routière emplit nos médias, la prévention de l’emploi, ça n’existe pas « en vrai »… Parce que le mondialisme l’induit nécessairement.
 

« Tuer des emplois signifie tuer des gens »

 
Les personnes victimes de chômage ont d’abord une propension plus grande évidente au suicide : entre 2008 et 2010, l’étude attribue 584 suicides aux variations de chômage – et elle ne parle pas, ce n’est pas son sujet, de ceux engendrés par l’étranglement des petites et moyennes entreprises par de gloutons organismes comme le RSI…
 
Mais il y a d’autres facteurs à cette surmortalité, comme le met en lumière l’étude. Pendant douze ans, entre 1995 et 2007, les chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale ont suivi 6.000 Français âgés de 35 à 64 ans dans huit régions, pour tenter de les déterminer. Et découvrir « des effets majeurs sur la survenue d’accidents cardiovasculaires et de pathologies chroniques ». En précisant que « ces effets sont bien liés à la condition de chômeur, parce que les retraités ou les personnes volontairement inactives ne sont pas touchées ».
 

Surmortalité : trois fois plus que les actifs

 
« La condition de chômeur induit des conduites à risque, on fume plus, on boit plus, on mange plus déséquilibré, on voit donc apparaître hypertension, diabète et obésité, qui impactent la santé ; mais il existe un effet spécifique associé au chômage indépendant des autres facteurs de risque. Une surmortalité que l’on n’explique pas bien, sans doute liée à la dimension psychologique du chômage, avec des phénomènes tels que la dépression ou le manque de sommeil ».
 
Le risque d’AVC et d’infarctus est augmenté de 80% par rapport aux actifs. Et le cancer les frappe davantage. Constat qui se vérifie chez la femme comme chez l’homme.
 
La mortalité des chômeurs est clairement trois fois supérieure à celle des travailleurs. Sans compter que, de l’aveu de l’auteur, ces résultats sont probablement « une sous-estimation de la réalité ». Car ils se basent sur un échantillon de personnes plus favorisées que la moyenne et ne tiennent pas compte des effets de la crise économique, flagrante et globale, qui nous presse aujourd’hui.
 

Chômage : dégât collatéral inéluctable du mondialisme

 
Parce que la cigarette ou l’alcool ne dépendent que d’un geste consommateur personnel, il est facile de les constituer comme cibles d’une politique « morale » coercitive. Le chômage, lui, ne dépend pour sa majeure partie que des mises en places successives de politiques gouvernementales définies – on taira les chiffres de sa surmortalité ou on accusera la conjoncture.
 
Fin février, le Pôle emploi recensait 3,49 millions de chômeurs en France, 5,92 millions en comptant ceux ayant une petite activité. Et ce n’est pas pour s’arrêter, le monde professionnel devenant une jungle de plus en plus implacable. Où les artisans, commerçants et professions libérales sont étranglés par leurs organismes sociaux, où les entreprises, optant pour le rendement à tout crin, n’hésitent pas à pressuriser jusqu’à la moelle leurs collaborateurs (« burn out ») ou usent de techniques inavouables (« job vaccuum ») pour en évincer d’autres…
 
Le chômage n’est pas une denrée à endiguer. Il est un dégât collatéral inéluctable – donc concédé, assumé – de la mondialisation, du mondialisme. Il faut relire les travaux de Maurice Allais, grand Prix Nobel d’économie en 1988, qui explicitait dans La mondialisation : la destruction des emplois et de la croissance : l’évidence empirique, les cinq facteurs fondamentaux du chômage. A savoir, « le chômage chronique induit dans le cadre national, indépendamment du commerce extérieur, par des modalités de protection sociale ; le chômage induit par le libre-échange mondialiste et un système monétaire international générateur de déséquilibres ; le chômage induit par l’immigration extra communautaire ; le chômage technologique ; le chômage conjoncturel. »
 
Duquel ne souffrons-nous pas aujourd’hui ?
 
Le chômage est la résultante de toutes les politiques menées jusque-là, que ce soit par la droite ou par la gauche et tout particulièrement de ce libre-échangisme outrancier qui nous submerge. Cette société qui s’impose peu à peu est, dans les faits, loin des Lumières qu’elle invoque, profondément anti-humaniste. Car ce laissez-faire économique dramatique, voué au culte de l’argent, vise non pas le développement de l’homme, mais de l’État – et pas national. L’homme est un sous-objectif. L’écologisme et la robotique nous le démontrent, eux aussi, tous les jours.