Emmanuel Macron était à Beaune, lundi, pour le premier jour de la semaine de l’industrie. L’occasion, pour le ministre de l’Economie, d’annoncer de nouvelles réformes. Il promet en effet une nouvelle « loi Macron » (II) pour l’été.
Beaune : une visite a priori délicate pour le ministre. Dimanche, l’UMP y a fait près de 72 % des voix, et le Front national le reste, la gauche ayant été éliminé dès le premier tour. Mais Emmanuel Macron n’en a cure. Il se rend à l’usine Atol, le fabricant de lunettes, pour parler « industrie ». Rien d’autre – si ce n’est les accolades et autres poignées de mains…
Le ministre se lance : « C’est le premier jour de la semaine de l’industrie. C’est une semaine importante, en particulier dans le contexte qui est le nôtre parce que l’histoire que nous sommes en train d’écrire collectivement, et que nous devons écrire pour le pays, est celui de la réindustrialisation française. »
En avant toute… au moins jusqu’à l’été
Un propos d’idéologue, qui n’a rien vu ; qui ne veut rien entendre. Le pays dont il parle vient, justement, de lui signifier que ses méthodes – les siennes, et celles de ses camarades – ne lui convenaient pas. Peu importe ! On fonce, droit dans le mur s’il le faut.
D’ailleurs Emmanuel Macron – qui, décidément, aurait bien besoin de lunettes – est prêt à tout justifier sur le dos des autres : « La France a perdu, on le sait, beaucoup d’emplois industriels durant les dernières décennies. Il y a eu dans de nombreuses filières une chute importante. Elle est endiguée depuis quelques années. Quand on endigue une chute, ça ne se voit pas au début. (…) C’est le premier message que j’aurai ce matin. On n’arrête pas une politique sous prétexte qu’au bout de 18 mois on n’aurait pas les premiers résultats ou qu’on n’aurait pas suffisamment de résultats. »
Oui – sauf quand on a promis, pour le chômage par exemple, des résultats pour la fin de l’année, et que celui-ci, au contraire, explose !
Une nouvelle loi Macron (II)
Pas de problème, Emmanuel Macron, qui au lieu de lunettes porte sans doute des œillères, promet de « lancer des réformes d’ici l’été qui permettent de continuer à la fois le déverrouillage de l’économie française et de l’accélérer ».
On est donc parti pour une autre loi Macron (II). Ça tombe bien ! c’est chez Atol qu’ils font les lunettes Duo, la deuxième paire pour un euro de plus…
Mais dans le cas des lois Macron, la deuxième risque de nous coûter bien plus cher.
Mais pourquoi s’étonner ? Les Français ont l’habitude de voter sans que les politiques tiennent compte de leurs choix. Et, cette fois, ils ne pourront pas dire qu’ils n’ont pas été prévenus, puisque François Hollande avait déclaré que, quel que soit le résultat des élections, il continuerait la même politique avec le même premier ministre. Ce qui prouve qu’il savait devoir prendre une déculottée…
Ce qui prouve aussi que, comme disait l’autre, la démocratie, c’est « cause toujours ! »