Le conseiller du gouvernement libyen Abdul Basit Haroun, en visite en Algérie pendant deux jours, a affirmé que des terroristes de l’Etat islamique se sont introduits clandestinement en Europe par le biais des bateaux de migrants qui traversent actuellement la Méditerranée. Cet officiel libyen a tenu à préciser que les policiers européens seraient de toute façon bien incapables de distinguer un migrant d’un djihadiste de l’Etat islamique, au moment de la traversée comme du débarquement.
L’agence européenne de contrôle des frontières, Frontex, a déjà affirmé cette année qu’il était « possible » que des combattants islamistes étrangers utilisent les routes clandestines de migration pour entrer en Europe….
L’ambassadeur d’Egypte en Grande-Bretagne a également mis en garde contre la venue de « bateaux remplis de terroristes » si la communauté internationale n’agit pas.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, les migrants voguent par milliers vers l’Europe : parmi eux, des terroristes ?
L’ONU estime que 60.000 personnes ont déjà essayé de traverser la Méditerranée cette année. Plus de 1.800 personnes sont mortes en voyageant dans des bateaux souvent surchargés et hors d’état de naviguer en 2015, soit 20 fois plus qu’à la même période en 2014.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est morcelée et sous la coupe de milices rivales essentiellement formées d’ex-rebelles soutenus par les Occidentaux…
Abdul Basit Haroun, conseiller du gouvernement libyen, met l’Europe en garde
L’ampleur de cette crise migratoire est liée à la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Un an plus tôt, l’Union européenne tentait encore de normaliser ses relations avec le dictateur : le pétrole jouait un rôle important, mais le contrôle des migrants également. Mouammar Kadhafi entendait parfaitement les inquiétudes des pays européens sur la question migratoire et il s’en était largement servi pour renforcer sa position.
Dès 2004, Kadhafi avait passé des accords avec certains pays européens pour gérer les flux migratoires en provenance des côtes de son pays. Il avait prévenu lors d’un voyage en Italie en août 2010 : sans son aide, l’Europe deviendrait « noire ». « Demain, l’Europe ne sera plus européenne, mais noire, puisqu’ils sont des millions qui espèrent y parvenir », avait-il affirmé en présence de Silvio Berlusconi : « Quelle sera la réaction des Européens blancs et chrétiens qui devront faire face à cette afflux d’Africains affamés et ignorants ? Nous ne savons pas si l’Europe restera un continent uni et développé ou s’il sera détruit, comme cela est arrivé lors des invasions barbares. »
Après un accord passé entre Khadafi et l’Italie, le nombre de migrants avait chuté de 75 %
Et Khadafi avait prouvé son efficacité. Après un accord passé avec l’Italie en juin 2009 pour contrôler les départs de migrants, le nombre d’Africains pris en train d’entrer illégalement en Italie avait chuté de 75 % dès l’année suivante.
A la chute de Khadafi, la situation a empiré pour les migrants Africains. Des centaines ont été exécutés, soupçonnés d’être des mercenaires de Khadafi, malgré leur pauvreté, leurs pieds nus et leur absence d’armes… La vie est devenue impossible en Libye et les vagues de migration vers l’Europe ont repris de plus belle.
Parmi les migrants, des terroristes de l’Etat Islamique, prévient un officiel Libyen
Avec qui discuter désormais ? Il y a trop d’argent à prendre pour les terroristes qui contrôlent désormais les côtes libyennes, par le biais de ces trafics de migrants, pour qu’ils entament la moindre discussion sur la question avec les pays européens. D’autant que les politiques d’accueil de ces migrants sont une occasion en or d’envoyer des terroristes sur le sol européen, comme prévenait il y a deux jours ce responsable libyen.