François Hollande a accueilli mercredi au Panthéon les cercueils de quatre héros de la Résistance, cercueils vides pour deux d’entre eux, les familles s’étant, dans ces deux cas, opposé au transfert des corps. Ce qui souligne d’avantage encore qu’il s’agit d’abord, pour le président de la République, d’un coup de pub.
Invoquant « l’esprit de résistance » face aux menaces de résurgence des « haines » d’hier, François Hollande a ainsi tenté de raccorder le passé de Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay, à l’avenir, et à son fameux esprit du 11 janvier. En clair, et quoi qu’on en pense par ailleurs, il a fait de ces quatre personnages, les nouveaux VRP d’une politique en panne, et même les hérauts d’une nouvelle campagne électorale.
Pour ce faire, son discours a ressorti toutes les grandes idées républicaines, depuis la devise nationale « liberté, égalité, fraternité », jusqu’à « l’esprit de résistance ».
C’est surtout Hollande au Panthéon
A leur « non », il a voulu rattacher celui de chaque génération qui, confrontée à l’indifférence, au racisme, à l’antisémitisme, a « un devoir d’ingérence, de résistance », chacun – « communistes, gaullistes, socialistes, radicaux et même royalistes » – pouvant y participer.
« L’Histoire n’est pas une nostalgie, elle est ce que nous en ferons, elle est notre avenir », a conclu sur ce point le chef de l’Etat.
Parce que nous renvoyer indéfiniment et toujours au racisme et aux « heures les plus sombres de notre histoire », Hollande appelle cela l’avenir ? Triste avenir… et qui fige, contrairement à ce qu’affirme le président de la République, la France dans une vision négative.
Canonisation laïque
François Hollande a cru panthéoniser des héros de la République, comme Dieu promettant la vie future aux saints d’un autre temps. Une canonisation laïque, qui ne crée pas des modèles mais des commis d’une République en panne. En croyant les élever, il les a ramenés au niveau de ses préoccupations politiques. Sans âme, comme son discours !