La production de plastique en Europe a reculé de 2 millions de tonnes en 2014, dans un secteur en pleine expansion sur le plan mondial où elle a progressé de 10 millions de tonnes (+ 3,8 %) sur la même période. Michel Loubry, directeur de Plastics Europe, voit l’industrie du plastique européenne menacée par la compétitivité des Etats-Unis et de la Chine, et pas seulement parce qu’ils sont favorisés pour l’accès aux matières premières.
Les Etats-Unis bénéficient par exemple d’une énergie et d’une matière première plus avantageuses, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Paris. Les avantages des concurrents chinois sont également nombreux : au prix modique des matières premières s’y ajoute le moindre coût de la main-d’œuvre.
Les Etats-Unis et la Chine bénéficient de la compétitivité de leurs matières premières et de la main-d’œuvre
Dans ce contexte porteur, « il y a énormément de projets aux Etats-Unis et en Chine qui vont faire que la concurrence internationale va être très difficile pour nous en Europe avec le handicap de compétitivité que nous avons », a annoncé Michel Lourbry. « Nous ne luttons pas avec les mêmes armes », « nous tirons la sonnette d’alarme » : voilà résumée en deux phrases une situation que connaissent bien des industries européennes victimes du libre échange à tout va et d’un mondialisme qui a mis en place la régionalisation des tâches.
Une industrie aussi menacée par les taxes
Plastics Europe dénonce la « double peine » qui frappe les industriels européens : « En comparaison avec les Etats-Unis, le prix du gaz en Europe est trois fois plus cher et celui de l’énergie deux fois plus cher. Or l’industrie des matières plastiques a besoin des deux pour produire. » Ce n’est pas la fatalité qui est coupable, faudrait-il préciser : ce sont les taxes…
L’industrie du plastique emploie (encore) 1,45 million de personnes en Europe
Les importations de matières plastiques sur le continent européen sont passées de 12 à 16 % en Europe l’an dernier, tandis que la France vendait 13 % de moins. Les 120.000 employés du secteur en France, et les 1,45 million de personnes qu’il concerne en Europe, sont directement menacés. Leur seul atout – relatif – actuel est la faiblesse de l’euro. On ne sait pas s’il est durable.