Le ministère américain de la Défense travaille sur un nouvel outil : de minuscules drones silencieux, les « Cicada » qui pourrait permettre au gouvernement fédéral de traquer n’importe quel homme, femme ou enfant dans le pays, sans même qu’il ne s’en aperçoive. Ils constituent une évidente menace pour les libertés…
 
Le minuscule drone tient dans une main, se jette du ciel et ressemble à un petit avion en papier. Il porte le nom de « cigale » en raison de l’animal qui passe des années sous la terre avant d’apparaître en essaim, de se reproduire et de tomber mort sur le sol.
 
Lâchés par avion ou depuis drone plus volumineux, le minuscule drone se rapproche du sol, jusqu’à ce qu’il repère et suive sa cible. Il est capable de voler à 74 km/h et il est quasiment impossible à détecter avant qu’il soit trop tard.
 

« Cicada » : un minuscule drone calqué sur la cigale, discret et efficace, menace pour les libertés

 
« L’idée était celle-ci : pourquoi ne pouvons-nous pas faire des véhicules aériens sans pilote (UAV) qui auraient le même profil » que la cigale, explique ainsi Aaron Kahn du Laboratoire de recherche navale : « Nous en lâcherons tellement qu’il sera impossible pour l’ennemi de tous les détruire ».
 
Reste à savoir qui est l’« ennemi ». Quoi qu’il en soit les Américains auront du mal à s’opposer à ces pratiques ouvertement liberticides alors que les Etats-Unis sont devenus un théâtre d’une prétendue « guerre contre le terrorisme » et que certaines libertés peuvent en son nom leur être confisquées.
 
Il y a quelques années, les Américains découvraient l’existence du logiciel Trapwire, qui permettait au gouvernement de collecter toutes les données des caméras de surveillance et de les envoyer aux agences fédérales. Ce nouveau drone menace de manière plus nette encore les libertés individuelles.
 
Il n’est pas impossible d’imaginer le déploiement de ces drones dans un futur proche, contre ceux qui tenteraient de se dresser contre l’hégémonie du gouvernement fédéral américain (et plus tard européen).
 

Militaires et civils sont intéressés par ce minuscule drone Cicada presqu’impossible à détecter

 
Tous sont intéressés : militaires et civils, à commencer par les agences de renseignements. Rien de moins coûteux ou risqués qu’un tel drone minuscule sur des territoires ennemis.
 
Le blog « In Homeland Security » explique que la miniaturisation de ces drones pourrait avoir été imposée par la médiatisation des assassinats ciblés au moyen de drones plus imposants : dans ce domaine, l’intérêt du pouvoir est de se faire de plus en plus discret.
 

Les sauterelles de l’Apocalypse

 
Les auteurs du rapport semblent en tout cas se réjouir de l’apparition d’un nouveau tueur en série : « La future génération de mini-drones pourrait très bien prendre la forme d’une tornade de sauterelles artificielles qui pourrait un jour dévaster et détruire l’ennemi urbain en quelques heures (…) Un modèle minuscule de UAV (véhicules aériens autonomes) pourrait devenir la prochaine arme tueuse. »
 

Les Américains sauront-ils bloquer le gouvernement fédéral pour protéger leurs libertés menacées ?

 
Il est difficile d’imaginer que des alternatives pacifiques soient recherchées si le complexe militaro-industriel à de l’argent à gagner,
 
Mais là n’est pas encore le pire. Si son coût est aujourd’hui estimé à 1.000 dollars, celui-ci pourrait chuter jusqu’à 250 dollars en quelques années seulement. Même s’il est prévu pour être détruit en fin d’opération, la mise de fonds sera suffisamment modeste pour séduire les opérateurs…
 
La seule inconnue reste donc la réaction des Américains et leur capacité à bloquer le gouvernement fédéral pour défendre leurs libertés civiles. La même question se posera naturellement rapidement en France, mais chez nous la réponse est déjà connue…
 

Béatrice Romée