A l’occasion de la visite d’Etat que le roi d’Espagne effectue en France avec son épouse, deux mois après l’annulation de la première, en raison du crash de l’Airbus de la Germanwings qui reliait Barcelone à Düsseldorf, Felipe VI a plaidé mercredi, devant l’Assemblée nationale, pour « plus de France » dans l’Union européenne et dans le monde.
Entre les réceptions officielles et les rencontres de travail, Felipe VI, qui fêtera le premier anniversaire de son règne le 19 juin prochain, s’est donc rendu au Palais Bourbon pour déclarer aux politiques français – qui, pour l’occasion, n’étaient pas réduits aux seuls députés ou ministres : « Je tiens à vous dire que sans la France, il n’y a pas d’Europe. »
La demande de Felipe VI, roi d’Espagne
Sans une France sûre d’elle-même, fidèle à ses valeurs et déterminée à les défendre, l’Europe et le monde perdraient une référence très précieuse, une référence fondamentale », a poursuivi le roi d’Espagne. « Voilà pourquoi nous voulons plus de France. »
Mais à quelle France cet héritier de Philippe V fait-il donc référence ? Manifestement pas à celle de Louis XIV ! Les siècles ont passé, et l’Espagne n’a plus guère de monarchie que le nom, l’apparat (encore le roi n’est-il que proclamé et non couronné). Le roi n’est donc plus aujourd’hui ce qu’il était autrefois. Et il est tout imprégné des idées à la mode.
Ainsi, Felipe VI a-t-il, dans son discours, apporté le soutien de son pays à Paris qui organise en décembre la Conférence mondiale sur le climat, dont, a-t-il affirmé, le succès est « capital pour les générations futures ». Tant pis si les scientifiques se disputent sur la réalité tout à fait contestée et contestable du réchauffement climatique, et qui apparaît, en fait, comme l’un des moyens de faire avancer le Nouvel Ordre mondial.
Il s’agit donc, en définitive, Majesté, d’une France qui, comme nous le répètent tous les jours nos dirigeants, commence à 1789, d’une France qui a renié son héritage et le vôtre, d’une France (sic !) qui s’enorgueillit d’avoir coupé la tête de vos ancêtres et du lieu-tenant du Seigneur !
« Plus de France ». Mais de quelle France ?
Qu’importe ! L’Espagne et sa monarchie (parlementaire) ont, en ce domaine comme en bien d’autres, le même état d’esprit que les républiques les plus socialistes.
En définitive, la seule marque réelle d’une distinction entre l’actualité de la monarchie espagnole et une République est venue de la part de députés français qui, toutes tendances confondues, ont manifesté leur désaccord de cette réception du roi à l’Assemblée nationale, d’un Bourbon au Palais Bourbon.
« Assemblée quadrillée, policiers partout, garde républicaine à cheval, députés bloqués, la République n’en fait-elle pas trop pour un Roi ? », a déclaré, résumant l’opinion mitigée de la fraternelle parlementaire, le député socialiste du Cher Yann Galut.