Love and Mercy-la véritable histoire de Brian Wilson des Beach Boys souffre d’un titre interminable et bilingue. Il s’imposait pourtant partiellement, car Brian Wilson (né en 1942) est quasiment inconnu en France, et peut-être même aux Etats-Unis. Son ancien groupe des Garçons de la Plage (Beach Boys) évoque davantage de souvenirs. Il a eu son heure de célébrité dans les années 1960. Il se situe alors juste en-dessous, question notoriété, des Pierres Roulantes (Rolling Stones) et des Scarabées (Beatles). Fondé en 1961, il existe encore en principe. Brian Wilson a donc été un des chanteurs, et surtout compositeur, de ce groupe. Le film comporte une part hagiographique, assimilant Brian Wilson à Mozart. Sans douter de son travail, d’un certain talent, il n’est tout de même pas du niveau du génie autrichien.
 

Love and Mercy : cannabis et schizophrénie

 
Les fans des Beach Boys seront peut-être déçus. Le groupe n’est pas montré à son avantage, à travers les coulisses, et les fêtes familiales, peu sobres. On appréciera néanmoins les scènes de travail, de recherche artistique et d’exécution musicale. Mais, on s’avouera intéressé surtout par le cœur du sujet, le drame personnel vécu par Brian Wilson : il finit par sombrer dans la folie, perdre pied complètement durant des années, en tombant sous la coupe d’un psychologue envahissant et dictatorial. Ce dernier est bien interprété, avec ce mélange de bienveillance apparente, puis de démesure trop évidente et au fond également suicidaire.
 
Si le film ne comporte aucun discours explicite, qui manque assurément, le lien est facile à faire entre la consommation de cannabis et l’apparition de la schizophrénie chez Brian Wilson. Entendre des voix obsessionnelles, des bruits insupportables, peut détruire la vie sociale, affective et professionnelle. Le portrait, dur, et juste, de l’homme malade, velléitaire, prisonnier, émeut vraiment. Là réside tout l’intérêt de Love and Mercy-la véritable histoire de Brian Wilson des Beach Boys.
 

Hector Jovien