Plusieurs scientifiques de premier plan qui contestent l’existence du réchauffement climatique ou qui estiment infondée la thèse selon laquelle l’homme est responsable du changement climatique ont fait connaître leur « frustration » et leur « humiliation » devant le refus qui leur a été opposé alors qu’ils voulaient faire connaître leur point de vue à Rome, quand le pape François préparait son encyclique Laudato si’. L’article publié à ce sujet par l’un d’entre eux, Tom Harris, dénonce le fait que le pape, jusque dans l’encyclique, engage au « dialogue » pour tous – le mot paraît 27 fois ! – tandis que dans les faits, le personnel du Vatican les a renvoyés, lui et ses confrères qui s’estiment victimes de « harcèlement ».
Le Heartland Institute avait en effet envoyé une délégation au premier symposium sur le climat organisé par le Vatican le 28 avril dernier – en vain.
Des scientifiques rejetés du dialogue sur le climat, alors que le pape affirmait l’importance du dialogue dans “Laudato si’”
Voici la traduction de la lettre de Tom Harris.
Une lettre encyclique est censée constituer la forme la plus significative de l’enseignement pontifical en direction des 1,2 milliard de catholiques romains. Chose tragique, la lettre encyclique du 18 juin sur l’environnement due au pape François est truffée de contradictions et d’erreurs.
Dans la lettre Sur la sauvegarde de la maison commune, François met l’accent sur l’importance de prendre en compte « des opinions diverses » à propos des problèmes auxquels nous sommes confrontés :
« Si nous prenons en compte la complexité de la crise écologique et ses multiples causes, nous devrons reconnaître que les solutions ne peuvent pas venir d’une manière unique d’interpréter et de transformer la réalité… aucune branche des sciences et aucune forme de sagesse ne peut être laissée de côté… Cette Encyclique s’ouvre au dialogue avec tous. »
Le sentiment est joli.
Non seulement le Vatican n’a pas réussi à être à la hauteur de ce principe, mais les membres de la délégation du Heartland Institute qui se sont rendus à Rome afin d’encourager le Vatican a revoir sa position sur le changement climatique et sur le développement durable a reçu un accueil diamétralement opposé à celui préconisé par la lettre encyclique.
C’est ce qu’affirme l’avocate spécialisée des droits de l’enfant Elizabeth Yore, qui a participé à la tentative de Heartland de se faire entendre le 28 avril :
« Non seulement on a négligé notre point de vue, mais des représentants de haut niveau du Vatican nous ont moqués, raillés, nous traitant de négationnistes, de membres des Tea Parties, financés par le lobby du pétrole. »
Trois membres de l’équipe de Heartland ont obtenu l’agrément en vue de participer à la conférence de presse tenue à l’occasion des rencontres sur le climat organisées par le Vatican le 28 avril. L’un deux, Marc Morano, du Climate Depot News Service, a raconté ce qu’il a vécu :
« Le Vatican n’a pas voulu traiter Delingpole, Monckton et moi-même avec les mêmes égards que les autres journalistes. On nous a montrés du doigt et harcelés lors du sommet sur le climat le 28 avril à Rome. »
Quant à l’assertion du pontife dans son encyclique selon laquelle il veut « encourager un débat honnête et ouvert », Yore répond :
« Sur la foi de notre expérience personnelle à Rome, il n’y a de la part du Vatican aucun intérêt pour entendre l’autre côté du débat scientifique. »
Dans son encyclique, François reconnaît le manque d’expertise du Vatican en ce qui concerne le changement climatique. Il écrit :
« Sur beaucoup de questions concrètes, en principe, l’Église n’a pas de raison de proposer une parole définitive et elle comprend qu’elle doit écouter puis promouvoir le débat honnête entre scientifiques, en respectant la diversité d’opinions. »
Climat : le Vatican contredit son propre appel au dialogue
Les contradictions du Vatican dépassent son comportement : elles apparaissent au sein de l’encyclique elle-même. Le pape met l’accent sur le dialogue ouvert, comme on le voit dans la citation ci-dessus, mais fait ensuite référence aux « attitudes obstructionnistes » qui vont de la « négation du problème à l’indifférence », ce qui soutient la proposition de Yore selon laquelle il n’a en réalité aucune patience à l’égard des vues divergentes sur le thème.
François s’est également contredit en incluant dans sa lettre de nombreuses opinions définitives sur le changement climatique. Après avoir décrit la science d’une manière aussi excessivement confiante qu’Al Gore – il qualifie même faussement le dioxyde de carbone de « pollution » – le pape a conclu :
« Nous savons que la technologie reposant sur les combustibles fossiles très polluants – surtout le charbon, mais aussi le pétrole et, dans une moindre mesure, le gaz – a besoin d’être remplacée, progressivement et sans retard. »
Si François avait suivi son propre conseil en écoutant d’autres points de vue sur le réchauffement climatique, il aurait pu avoir connaissance des éléments forts montrant qu’une grande partie des indications d’un changement climatique invoquées dans son encyclique sont erronées.
Par exemple, le Dr Richard Keen, professeur émérite de l’université de Colorado-Boulder a pu déclarer depuis :
« Les sections 23 et 24 de l’encyclique font référence à de nombreuses conséquences désastreuses hypothétiques du changement climatique, ou du “réchauffement”. Mais aucune de ces conséquences catastrophiques projetées ne sont trouvables où que ce soit sur la vraie Terre. »
Keen, réviseur expert du dernier rapport du GIEC de l’ONU, explique qu’il n’y a eu aucun réchauffement climatique depuis ces 18 dernières années. Il poursuit :
« Au cours de ces deux derniers siècles, les êtres humains, par leur entreprises productives et bénéfiques, ont ajouté une molécule de CO2 à chaque 10.000 molécules d’air. Les tentatives de réduire ces entreprises en vue d’ôter cette molécule constitueraient une politique erronée qui ne parviendra pas à résoudre un problème inexistant. »
Dans son encyclique, François enseigne que « la vie humaine elle-même est un don qui doit être protégé de diverses formes de dégradation ». Il évoque la nécessité de « la réaction morale de prendre en compte l’impact que chaque action et chaque décision personnelle provoquent hors de soi-même ». Le pape cite saint François d’Assise, dont il a pris le nom pour lui servir de « guide et d’inspiration » lorsqu’il est devenu le leader de l’Eglise catholique : « Je crois que François est l’exemple par excellence de la protection de ce qui est faible. »
Mais en mettant en avant l’idée que les émissions de CO2 doivent être réduites pour prévenir un dangereux changement climatique, Sa Sainteté soutient sans le savoir des conséquences qui feront du tort aux personnes les plus vulnérables en ce monde.
Par exemple : le résultat d’un recours accru aux biocarburants pour tenter de réduire les émissions, c’est qu’aujourd’hui 6,5 % de la production mondiale de céréales sont aujourd’hui utilisés pour le carburant. C’est la cause d’une montée des prix des aliments désastreuse pour les pauvres du monde.
Tom Harris
L’idéologie ne supporte pas en effet les faits qui la contredisent…