L’EPA exagère les bienfaits que pourrait avoir sa réglementation contre les émissions d’ozone

EPA exagère bienfaits réglementation contre émissions ozone
 
En octobre dernier, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) publiait une nouvelle directive de régulation concernant les niveaux d’ozone aux Etats-Unis. Qualifiée par de nombreux critiques de « régulation la plus onéreuse de l’histoire des Etats-Unis », cette nouvelle réglementation envisage de limiter la concentration d’ozone à 65/70 parties par milliard en volume (ppb), alors que les règles en cours la limitent déjà à 75ppb (contre 84 en 1997). Une étude menée par l’organisation NERA Economic Consulting révèle qu’EPA a considérablement exagéré les bénéfices potentiels des réglementations réclamées – spécialement pour les enfants. L’étude conclut même que ces bénéfices sont déjà acquis par les normes actuelles imposées par l’EPA. A l’heure où Ségolène Royal annonce un plan de lutte contre la pollution de l’air en France, dont le coût s’élèverait à 90 milliards d’euros pour dégager un bénéfice de 10 milliards, l’exemple américain doit retenir notre attention.
 
Il faut préciser que NERA est financé par l’American Petroleum Institute, mais qu’il a fondé son analyse des méthodes de l’EPA en respectant la méthodologie de cette dernière, et que des experts indépendants interrogés par Fox News ont confirmé le sérieux de ses conclusions.
 

’EPA manipule les données pour justifier sa réglementation contre l’ozone, dramatique pour l’économie américaine

 
La nouvelle réglementation s’avère donc inutile, outre qu’elle aura un coût et un impact inquiétants pour l’économie les Etats-Unis : les estimations du coût de mise en conformité, pour les entreprises comme pour le gouvernement, s’élève à 1.100 milliards, tandis que l’impact négatif sur le PIB des Etats-Unis pourrait être encore plus élevé.
 
Mais ce que l’étude révèle surtout, c’est le manque de méthode, l’imprécision et la manipulation qui prévalent dans l’argumentaire de l’EPA. Des découvertes qui n’en sont pas vraiment puisque la technique est éculée : les « écolos » américains sont aussi idéologues que les autres – voire davantage – et la réalité doit se plier à leur idéologie.
 
Depuis décembre, date à laquelle le nouveau projet de régulation de l’EPA a été mis en ligne par l’administration Obama, 437.000 commentaires ont été recueillis, venant d’organisations, d’activistes, de climatologues ou de simples Américains. Elle étudie actuellement les plus intéressants, parmi lesquels l’étude menée par NERA. La réglementation finale sera publiée le 1er octobre prochain.
 

L’EPA calque à tort les réactions adultes à l’ozone sur les enfants, ce qui lui permet d’exagérer les bienfaits de sa régulation

 
Parmi les approximations ou manipulations relevés dans la « méthode », on peut noter cet exemple : incapable de trouver des données concernant l’exposition à l’ozone des enfants de 5 à 17 ans, l’EPA s’est contentée d’étendre les données recueillies au sujet des enfants de 18 ans et plus. Les études cliniques montrent pourtant clairement que les enfants réagissent nettement moins à cette exposition.
 
L’EPA « oublie » également de préciser que le surpoids augmente considérablement les effets négatifs de l’ozone sur les capacités respiratoires… Un problème qui ne peut pourtant pas être réglé par une nouvelle réglementation de l’EPA ! Encore un détail que ne précise pas l’EPA : les données disponibles montrent que les effets de l’ozone sur les enfants seraient exactement les mêmes à 75 ou 70 ppb…
 
En conclusion, Garrett Glasgow, co-auteur du rapport de NERA, affirme : « En réalité, nous ne comprenons pas très bien en quoi l’ozone affecte les enfants. » Des approximations volontaires qui sont d’autant plus malhonnêtes que l’EPA insiste sur les risques pour enfants pour faire passer sa énième régulation. Et l’EPA procède de la même manière avec des Américains atteints d’asthme et, par conséquent, particulièrement fragiles.
 

Lutter à coups de milliards de dollars pour réduire les émissions d’ozones de 5 parties par milliard ne sert à rien

 
Pour Tony Cox, responsable scientifique chez NextHealth Technology, « l’étude de NERA prend le bon départ en analysant les problèmes que posent les méthodes d’analyses de l’EPA ». Pour lui, les bénéfices présentés par l’EPA pour défendre sa régulation sont donc « exagérés et injustifiés ».
 
C’est également la conclusion de Roger McClellan, expert en toxicologie et en risques sanitaires liés à la qualité de l’air : « L’EPA essaie d’extrapoler des résultats de tests cliniques sur la nocivité de l’ozone menés sur des adultes à des populations jeunes ou asthmatiques. »
 
En bref, l’EPA manipule pour parvenir à ses fins.
 
Le sénateur républicain de Meurthe-et-Moselle, Jean-François Husson, dans son rapport intitulé « Pollution de l’air : le coût de l’inaction » publié le 15 juillet en France, en a-t-il fait autant ? Ce rapport chiffre le coût de la pollution de l’air à plus de 100 milliards d’euros. Il mérite certainement une analyse serrée, vu les intérêts et les objectifs en jeu.
 

Béatrice Romée