Un bateau de MSF, surchargé de clandestins, interdit d’accoster en Sicile en raison d’un manque de place

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Vendredi dernier, un bateau de sauvetage affrété par Médecins sans frontière (MSF) a reçu l’interdiction d’accoster en Sicile, alors qu’il était au large des côtes, chargé de clandestins secourus quelques kilomètres plus loin. Il n’y avait plus aucune place pour accueillir ces personnes, ont signalé les autorités. « Malgré de longues discussions avec les autorités italiennes et les efforts des garde-côtes italiens, le Bourbon Argos n’a pas été autorisé à débarquer en Sicile avec les 700 migrants actuellement à son bord, étant donné le manque de capacité du système d’accueil en Italie », a précisé le communiqué de MSF, publié le jour même.
 

La Sicile débordée par l’afflux de clandestins a interdit le débarquement d’un bateau de MSF

 
La veille au soir, un débarquement partiel avait été autorisé à Trapani, petit port de l’ouest de la Sicile, mais MSF avait refusé, en raison de fortes tensions à bord du bateau. Sept personnes seulement avaient été débarquées avec leurs familles, à cause des soins urgents dont elles avaient besoin.
 
Depuis janvier, la Sicile accueille des centaines de milliers de réfugiés et le système d’accueil explose.
 
Pourtant, pour Louis de Filippi, président de la branche italienne de MSF, la faute en incombe au « manque de préparation du système d’accueil italien » qui « a des conséquences très concrètes que nous voyons en première ligne. Nous sommes en juillet et les arrivées ne vont pas s’arrêter de sitôt, le problème doit donc être réglé maintenant », a-t-il ajouté.
 
Que propose-t-il ? Un impératif catégorique, surtout pas une solution ! « Le ministère de l’Intérieur doit autoriser les bateaux à débarquer dans le port de Sicile le plus proche afin de leur permettre de retourner dans la zone de recherche et de sauvetage le plus rapidement possible, pour sauver d’autres bateaux. » Que la Sicile n’ait plus la moindre place pour accueillir ces clandestins n’a aucune importance. Il faut en accueillir toujours plus….
 

Des tensions sur le bateau MSF surchargé de clandestins, mais également dans les rues italiennes

 
Si la tension était à son comble sur le bateau arrivé jeudi soir, elle se vit également dans les rues italiennes depuis plusieurs semaines. Des barricades sont apparues dans les rues des banlieues de Rome, et vendredi dernier, une manifestation tendue a eu lieu dans les rues de la capitale italienne : les manifestants réclamaient que leurs voisins « restent Italiens » d’une part, mais affirmaient également que l’Italie n’avait plus les infrastructures nécessaires à l’accueil de tous ces réfugiés.
 
Dans la ville de Quinto du Treviso, les habitants sont allés jusqu’à brûler des matelas, des télévisions et des meubles pour protester contre un plan d’accueil de 101 clandestins dans deux immeubles de la ville. Les habitants ont dénoncé une « invasion », refusant catégoriquement l’arrivée de ces migrants.
 
Luca Zaia, gouverneur de la région de la Vénétie, a apporté son soutien aux manifestants : « La Vénétie fait face au danger de devenir un avant-poste de l’Afrique », a-t-il déclaré. « Des familles vivent ici, nombre d’entre elles avec de petits enfants, et les autorités locales, sans prévenir personne, envoient 101 réfugiés. Les habitants réclament seulement le droit de vivre en paix », a-t-il insisté.
 
Des tensions que les autorités doivent évidemment prendre en compte pour préserver la paix dans le pays, mais que les organisations humanitaires balaient d’un revers de manche. Les droits collectifs des Italiens dans leur propre pays sont peu de chose en face de ceux des étrangers pour les idéologues immigrationnistes.
 

Béatrice Romée