Dans son nouveau livre blanc, un document d’analyse publié annuellement par son ministère de la Défense, le Japon a appelé la Chine à mettre fin au forage et à la construction de plateformes pétrolières et gazières offshores dans l’est de la mer de Chine, à proximité d’eaux disputées entre les deux pays et potentiellement riches en gaz. Le Japon redoute que les forages chinois n’exploitent des réserves s’étendant sur le territoire japonais.
« La construction de plusieurs plates-formes a commencé le long d’une ligne virtuelle séparant les zones économiques exclusives des deux pays », précise le rapport. Le Japon accuse également la Chine de mener de grosses opérations de remblaiement en mer de Chine méridionale, et de transformer des récifs coralliens en infrastructures pour gagner du terrain. La zone est un carrefour de routes maritimes vitales pour un certain nombre de pays, et recèle de précieuses réserves d’hydrocarbures.
Le livre blanc annuel du Japon dénonce un comportement chinois agressif en mer de Chine
Pour la première fois cette année, le livre blanc de la défense japonaise, approuvé par le Premier ministre Shinzo Abe, contient des images satellites des îles artificielles que la Chine a construites dans l’un des secteurs contestés. Le ministère japonais de la défense a estimé que ces îles constituaient « une source d’inquiétude pour la communauté internationale, à commencer par les Etats-Unis ».
De son côté, la Chine s’est fermement exprimée au sujet de ce livre blanc du Japon, l’accusant d’inventer délibérément une soi-disant « menace militaire de la Chine ». Cette défense est de moins en moins convaincante à l’heure où des accusations semblables sont portées par tous les pays frontaliers de la mer de Chine.
La Chine se défend de toute activité irrégulière en mer de Chine et invoque sa « souveraineté »
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang, a précisé que le ce livre blanc ignorait les faits et livrait des remarques irresponsables sur le développement militaire et les activités maritimes normales de la Chine. Il a ensuite affirmé que la Chine était résolue à suivre la voie du développement pacifique et une politique de défense nationale de nature défensive. La Chine est décidée à promouvoir l’amitié entre les deux pays, a-t-il ajouté, pressant le Japon de cesser de mentir aux Japonais ou d’empêcher le bon fonctionnement des liens bilatéraux.
Après avoir affirmé que la Chine se contentait de mener des activités maritimes conformes aux lois internationales et locales, le porte-parole a précisé que les prospections pétrolières et gazières de la Chine étaient « justifiées, raisonnables et légitimes ».
Peu soucieuse du ridicule, la Chine accuse le Japon de menacer la stabilité et la paix dans la région
Dans un formidable retournement de situation, Lu Kang a ensuite accusé le Japon de menacer la stabilité de la région : « L’action du Japon qui consiste à intervenir délibérément dans la question de la mer de Chine et à alimenter les tensions régionales va à l’encontre de la paix et de la stabilité dans la région, et sape gravement la politique de sécurité et la confiance mutuelle qui existent entre la Chine et le Japon. »
La Chine a fait savoir qu’elle se battrait fermement pour défendre sa « souveraineté », avant de lancer un dernier avertissement au Japon : « Nous appelons solennellement le Japon à cesser de causer des tensions ou provoquer des conflits, et à faire davantage pour contribuer à la paix et à la stabilité régionales. »
Fidèle à la tradition communiste, la Chine n’a décidément pas peur de se cacher derrières des allégations grotesques…