Naufrage : les migrants continuent de mourir en Méditerranée
Au moins une dizaine de migrants seraient morts dans le naufrage d’un bateau pneumatique, en Méditerranée, au large des côtes libyennes mercredi matin, a annoncé jeudi soir le parquet de Syracuse. Malgré le plan européen, on continue de mourir en fuyant certains rivages inhospitaliers…
En début de soirée, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés avait même laissé entendre que le bilan pouvait être d’une quarantaine de morts ou disparus. Un peu plus tard cependant, le procureur de Syracuse, Francesco Paolo Giordino, faisait, lui, état d’une douzaine de morts. « De ce que j’ai réussi à savoir, a-t-il précisé, les victimes se trouvaient sur un bateau pneumatique à bord duquel il y avait une centaine de migrants. »
Nouveau naufrage de migrants
Ledit bateau pneumatique avait été repéré par des secours, et les migrants étaient en train de le quitter pour être mis en sécurité sur un navire militaire allemand, le Hosltein, lorsqu’un incident, non déterminé semble-t-il, s’est produit, causant la mort de plusieurs naufragés.
Un porte-parole du HCR en Italie, Federico Fossi, a déclaré de son côté que les survivants de ce naufrage, arrivés dans l’après-midi à Augusta, en Sicile, étaient interrogés pour essayer de déterminer si cet incident était, ou non, de nature accidentelle. Il a précisé qu’il s’agissait essentiellement d’hommes, de nationalité sub-saharienne (venant de Somalie, du Bénin, d’Erythrée, et du Mali).
Selon ce que croit savoir notre confrère italien La Repubblica, cette embarcation faisait partie d’un convoi de trois bateaux pneumatiques partis de Tripoli. Quoi qu’il en soit, le Holstein a ramené à terre jeudi après-midi un total de 283 réfugiés.
Certains d’entre eux ont confirmé les chiffres plus pessimistes donnés par le HCR quant au nombre de disparus. Ils ont également précisé que, parmi ceux-ci, se trouvaient des femmes et des enfants.
Selon Giovanna di Benedetto, porte-parole de l’association humanitaire Save the Children, qui s’est occupée des réfugiés, les versions données par plusieurs des naufragés concordent pour réviser à la hausse ce nombre de leurs proches qui auraient disparu en mer.
On continue de mourir en Méditerranée
Le député européen français Jean Arthuis, qui se trouve actuellement en Sicile, avec une délégation du Parlement européen, pour vérifier la bonne utilisation des fonds européens d’aide aux réfugiés, a souligné que les « problèmes migratoires constituaient un défi énorme pour l’Europe », ajoutant qu’il fallait tendre à trouver « des solutions dans le respect des institutions, le respect des droits de l’homme, de l’humanité, et de l’accueil des demandeurs d’asile, sans se faire prendre par des phénomènes de racisme qui pourraient nous mettre collectivement en difficulté ».
A l’heure où des hommes meurent, cette obsession politique frise l’indécence. D’autant qu’elle cèle mal que, malgré son invocation amphibie, le plan européen Triton ne fonctionne pas aussi bien que les rodomontades des politiques, lors de son adoption, voulaient le laisser entendre. Et cela, bien sûr, malgré les sommes importantes qui y sont englouties.
De fait, selon les estimations données il y a quinze jours par l’Organisation internationale pour les migrations, plus de 150.000 migrants sont arrivés en Europe, par le seul canal maritime, depuis le début de l’année. Une traversée qui a, dans le même temps, coûté la vie à près de 2.000 hommes au large de la Libye. Et 60.000, selon l’ONU, dans toute la Méditerranée…