Nigel Farage, le chef du parti britannique UKIP, a appelé vendredi les eurosceptiques britanniques à l’unité afin d’obtenir la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, un objectif qui, à cette condition, serait à portée de main, estime-t-il. Mais au vu des différences, parfois importantes, entre les différents opposants à Bruxelles, cette union est-elle possible ?
« Nous sommes ensemble, nous sommes unis et le vent a tourné. Quelque chose est en train de changer, et je pense que nous sommes en passe de remporter la victoire historique, la plus importante de notre vie », a-t-il affirmé en s’adressant aux membres de son parti réunis pour leur congrès annuel, à Doncaster, dans le nord de l’Angleterre.
Vers une union des eurosceptiques britanniques ?
Malgré toutes les divisions, Nigel Farage veut donc y croire. Et il ne se contente pas d’appeler à l’unité. Il donne l’exemple, en annonçant que l’UKIP va rejoindre le mouvement de coalition Leave.EU qui rassemble déjà plusieurs petits groupes antieuropéens. Son siège vient d’ouvrir à Bristol, et il compte déjà sur l’aide de deux millionnaires : Richard Tice, un promoteur immobilier, et Arron Banks, un assureur qui soutenait auparavant le Parti conservateur, et l’un des fondateurs de ce nouveau mouvement.
Ce rapprochement ne fait pourtant pas l’unanimité au sein de l’UKIP. Ainsi, l’unique député du parti, Douglas Carswell, élu à Westminster, a-t-il refusé cette alliance. Ancien conservateur, il fait déjà partie, il est vrai, d’un autre groupe eurosceptique, Business For Britain, qui refuse toute idée d’alliance avec Leave.EU.
Malgré ces disputes et, peut-être même, ces dissensions, Nigel Farage a estimé que le camp du non avait désormais 50 % de chances de l’emporter au referendum sur l’avenir du Royaume-Uni dans l’Union européenne.
Le possible et la stratégie de la peur
« Je pensais jusque-là que nous avions 33% de chances de gagner, mais je pense maintenant que c’est 50% », a-t-il lancé. Le dernier sondage ICM n’est pas loin de lui donner raison, qui estime à 43% les Britanniques qui voteraient pour le statu quo, 40% ceux qui choisiraient de sortir de l’Union européenne, les 17% restant étant classés dans les indécis. A cultiver donc.
Le message de Nigel Farage à l’adresse des Britanniques qui, même parmi les eurosceptiques, sont réticents à le suivre se veut positif. « Le Royaume-Uni, affirme-t-il à leur intention, est un pays fort et nous sommes assez solides pour tenir seuls sur nos deux jambes. »
Un message fort, et certainement plus attirant que ceux prônés par les sectateurs de Bruxelles. Ceux-ci appellent à voter pour rester dans l’Union européenne ce qui serait bon, selon les cas, pour les entreprises, la protection sociale, voire les migrants. Cette dispersion n’est, de fait, pas engageante.