A moins de deux mois de la conférence COP21, Nicolas Hulot a décidé de lancer un appel aux chefs d’Etat, leur demandant de « faire preuve de courage politique ». Dans le même temps, il invite les citoyens – pas les citoyens français, les citoyens… du monde, c’est plus fort ! – à signer sa pétition « Osez », et, pourquoi pas ?, à lire son livre Osons. La répétition prouve que Hulot a beau vouloir être chouette pour la planète, son engagement manque de souffle. Pour tout dire, il est même largement stéréotypé…
« Osez reconnaître que la lutte pour le climat conditionne l’avenir du monde. (…) Osez admettre que les engagements actuellement sur la table de ne sont pas suffisants pour limiter le réchauffement à 2°C. » Etc.
« Osez en finir avec les beaux discours et les déclarations d’intention, avec la tentation de remettre à plus tard les décisions : agissez ! (…) Chefs d’État, soyez à la hauteur. Entrez dans l’histoire. Osez ! »
L’engagement stéréotypé de Nicolas Hulot pour la planète
A propos de « beaux discours », en voilà assurément un qui fera date, à moins que l’on ne se décide à jour à nettoyer la toile de toutes les inepties qui y traînent. Après tout, pourquoi internet serait-il privé de toute considération écologique ?
Il n’y a évidemment aucune raison, quel que soit le refrain entonné par Nicolas Hulot, que son appel soit plus véridique que le baratin de François Hollande sur la COP21.
Oh ! pardon, j’oubliais les scientifiques. Les vrais, bien sûr. Parce que les climato-sceptiques, comme dit NKM, ce sont des « connards » – même si elle avoue ne pas avoir lu le livre climato-sceptique à propos duquel elle se permet cet argument (?) choc.
Le premier problème est sans doute dans le fait que NKM, ancien ministre de l’Ecologie, affirme ensuite que le changement climatique va augmenter les « événements climatiques extrêmes », et non pas augmenter la température de 2°C sur toute la planète. C’est très exactement l’inverse de ce que déclare Nicolas Hulot, notamment dans un message clip, par ailleurs débile, dans lequel il invite chacun à signer sa pétition pour peser sur les chefs d’Etat du monde – on ne peut pas indéfiniment répéter « planète ».
Coucou ! Revoici Hitler…
Peu importe les contradictions. L’important est tout de même de décrédibiliser les scientifiques climato-sceptiques. NKM n’est pas elle-même scientifique ? Pas grave. D’ailleurs, un climato-sceptique peut-il réellement être scientifique ? On peut aller plus loin encore dans le discrédit puisqu’un professeur de Yale, Timothy Snyder vient de risquer, à propos de climat, une reductio ad Hitlerum…
C’est… chaud !
Ce ne sera évidemment – comment en douter ? – pas perdu pour tout le monde. Ainsi la patronne du FMI Christine Lagarde estime-t-elle que c’est le moment opportun pour instaurer la taxe carbone que nos politiques ont tant de mal à mettre en place.
Malgré les contradictions, voire les inepties, Hulot a de bonnes chances de se faire entendre. Les bons sentiments, surtout en ce qui concerne la nature, ça fonctionne toujours.
Mais qu’il arrête de nous bassiner avec la difficulté d’atteindre des chefs d’Etats, alors qu’ils sont tous d’accord (ou presque) sur le sujet. Et qu’en outre il est, lui Nicolas Hulot, envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète, et qu’il a été promu, à ce titre, commandeur de la Légion d’honneur. Mazette !
Osons Superman !
Alors, peut-être a-t-il un complexe. Il est vrai que « envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète », ça ne réduit pas seulement la question à l’Hexagone – qui c’est ce François Hollande ? –, ça fait surtout superman sans les effets spéciaux.
Pour le reste, prétendre qu’il faut du courage, du courage politique, sur cette question, c’est à crever de rire. Le courage, aujourd’hui, c’est d’être climato-sceptique, et de se faire insulter par la première femme politique venue…