Reprise modérée dans la zone euro, et chômage persistant – notamment en France. Les prévisions économiques de la Commission européenne n’ont pas de quoi enthousiasmer les Européens à qui l’on interdit de ne pas avoir confiance. Pourtant, elles sont loin d’être palpitantes…
La zone euro ne verra sa croissance progresser que très légèrement au cours des deux années à venir, même si elle fait preuve de résistance face au ralentissement du commerce mondial et des économies émergentes. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Coué – pardon ! – Juncker, a vraiment l’enthousiasme facile.
Les perspectives de la Commission européennes ne sont pas palpitantes
Car il faut bien dire que les prévisions économiques d’automne de la Commission européenne publiées jeudi n’apporte guère de neuf, de grain à moudre pour calmer l’impatience des Européens qu’épuise une économie drastique, austère, et, pour tout dire, inefficace. Tant mieux si les technocrates bruxellois s’en contentent. Mais, en ne revoyant qu’à la marge ses anticipations pour l’ensemble de la zone – hormis en ce qui concerne l’inflation, tirée à la baisse par la faiblesse des prix du pétrole et des produits de base –, la Commission doit faire face au risque de faire croître le mécontentement en une période électorale pour le moins délicate dans plusieurs pays. A commencer par le nôtre…
Afficher, en effet, que la croissance devrait avoir gagné 0,1 % cette année (à 1,6 % contre 1,5 %) n’a, en soi, rien d’enthousiasmant. D’autant que ce « gain » sera reperdu, estime-t-elle, dès l’année prochaine (1,8 % contre 1,9 % prévu initialement). En 2017, même immobilisme.
Reprise modérée en zone euro
Dans un communiqué, l’institution bruxelloise, sous la plume de son vice-président Valdis Dombrovskis, n’en parle pas moins de poursuite d’une croissance modérée « largement soutenue par des facteurs temporaires » que sont la faiblesse des cours du pétrole, la baisse de l’euro et la politique monétaire accommodante de la Banque Centrale européenne.
Et ajoute : « La zone euro a résisté à des facteurs extérieurs tels que le ralentissement du commerce mondial, ce qui est encourageant. »
On a l’enthousiasme facile, à Bruxelles. Il est vrai que, dans ces grands ensembles sans âme qui abritent la Commission, on doit rire quand on se pince !
Chômage persistant en France
La veille déjà, l’institution avait revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la France au cours de l’année prochaine, et préciser qu’elle n’y envisageait pas de baisse du chômage avant 2017. En ce qui concerne la croissance dans notre pays, Bruxelles ne tablait plus jeudi que sur 1,4 % en 2016, alors que, au printemps dernier, elle attendait encore 1,7 %.
A croire que François Hollande a égaré le numéro de portable de Pierre Moscovici !
En tout cas, à la veille d’élections où la majorité part déjà battue, l’annonce fait l’effet d’une pierre dans le jardin de François Hollande, pourtant zélé serviteur du dogme européiste. Car, en n’anticipant pas de baisse du taux de chômage avant 2017, la Commission européenne estime que celui-ci atteindra alors 10,2 % de la population active (y compris l’Outre-Mer) – après 10,4 % en 2015 et en 2016.
Mathématiques modernes
Et tous les autres chiffres sont à l’avenant…
Bigre !
Ah ! J’oubliais le providentiel afflux de millions de migrants qui va donner un sérieux coup de fouet (si ! si !) à nos économies européennes. Ma consœur Clémentine Jallais vous dit par ailleurs ce qu’elle pense de cette étrange arithmétique dans laquelle un plus grand diviseur aurait un effet multiplicateur…