Manifestement piqué au vif par les critiques de l’opposition, Manuel Valls a appelé la droite à ne « pas jouer avec la sécurité publique », mettant en cause, sans toutefois le nommer, les visées politiques de Nicolas Sarkozy. Le premier ministre, qui est décidément prêt à tout entendre sauf… les critiques, pourtant banales en période électorale lorsque l’on est aux affaires, a ainsi défendu « l’autorité forte et réfléchie » de son gouvernement. Sans rire…
Manuel Valls n’en finit plus de se répéter, d’appeler « à la hauteur de vue, à la responsabilité », etc. Et de dénoncer, au contraire, « cette démagogie coupable, cette surenchère malsaine qui affaiblissent l’autorité de l’Etat », les « déclarations à l’emporte-pièce », les « engagements sans lendemain ».
Manuel Valls, entre matamore et m’as-tu-vu
Une dernière remarque particulièrement mal venue, lorsque l’on passe son temps à avouer à demi-mots qu’on l’on ne tiendra pas les promesses du candidat Hollande en 2012 !
Quant à l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat, quand on est premier ministre, il est particulièrement peu conseillé d’en accuser l’opposition. C’est avouer, en effet, aux yeux de tous les Français que l’on est incapable de la garantir, que la première critique contre son exercice l’ébranle.
En clair, Manuel Valls fait la preuve de son manque incontestable de maturité politique !
Et dans l’art puéril de se défausser sur l’adversaire, il en fait des tonnes :
« Tout cela allant de pair avec une critique permanente de la Justice, une remise en cause quotidienne de son indépendance. »
« Il ne s’agit pas de faire des coups d’éclat. Les Français n’attendent qu’une chose : l’action, mais une action déterminée et juste. » S’il s’avait combien c’est vrai, maintenant !
« Il ne s’agit pas ici, comme cela a pu être le cas dans un autre discours prononcé à Grenoble, d’opposer les uns aux autres, de stigmatiser. » Et qu’est-il donc en train de faire, cet aboyeur susceptible ?
Le « tout sauf Sarkozy » ne saurait constituer une politique
Evoquant les violences de Moirans, le premier ministre a haussé le ton pour déclarer que « personne ne peut douter de l’engagement de l’Etat et de la justice pour apporter une réponse légitime à la colère légitime elle aussi des victimes comme des habitants ».
Peut-être… Mais gouverner, c’est d’abord prévoir. Ce qui évite d’avoir ensuite à panser les plaies.
Le premier ministre s’est aussi essayé, avec peine, aux grandes phrases : « J’aime de plus en plus la République quand elle est rassemblée. J’aime le débat et aussi la castagne quand elle est nécessaire. »
Dérisoire ! Car les Français, si l’on en croit les derniers sondages, aiment de moins en moins cette République qui les laissent désarmés, sous peine de sanctions, devant les voyous, et ses politiques qui ne sont plus que des statisticiens se contentant de compter les coups !