La classe politique française unanime se précipite pour soutenir avec des mots les agriculteurs en colère, oubliant que c’est elle qui les a mis dans la débine. Cela donne des moments grandioses. Ainsi l’ancien ministre de l’Environnement Ségolène Royal, qui saute sur toutes les occasions de faire parler d’elle, s’en est-elle pris à la concurrence déloyale en ces termes : « Vous avez goûté les tomates soi-disant bio espagnoles ? C’est immangeable ! Le bio espagnol est un faux bio. Les fruits et légumes espagnols ne respectent pas les normes françaises. » Ecovalia, l’association professionnelle espagnole de production biologique, s’en est étranglée ! Et l’on a frôlé l’incident diplomatique. Teresa Ribera, ministre de la transition écologique a jugé ces propos « inappropriés », tandis que le premier ministre socialiste Pedro Sanchez a lancé à Bruxelles : « Je l’invite à venir en Espagne (…) et elle verra que la tomate espagnole est imbattable. » Et d’ajouter : « Les mêmes règles s’appliquent en France, en Espagne, au Portugal, en Italie, aux Pays-Bas et dans les autres pays de l’UE. » Des règles que ses propres agriculteurs, représentés par trois principaux syndicats (Asaja, Coag et UPA) voient comme le produit d’une « bureaucratie étouffante générée par les réglementations européennes ».