Climat : le Danemark crée la première taxe carbone pour le bétail

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Depuis plusieurs années déjà, on en veut aux vaches pour leurs pets. Mais le projet de les taxer pour le méthane qu’elles rejettent, et donc de faire monter les prix de ventes n’a jamais beaucoup plu aux agriculteurs. Le Danemark tente l’essai ! Le pays vient d’entériner la très novatrice taxe carbone, à destination du bétail bovin, ovin ou porcin, qui sera effective en 2030. Dans ce pays gros consommateur, le gouvernement tente ainsi d’encourager les gens à manger moins de viande et à changer véritablement leur profil d’alimentation au profit, notamment, des légumes et des protéines alternatives végétales.

Un pari risqué et surtout passablement stupide – mais c’est pour le climat !

 

Etre le premier à instaurer une taxe carbone sur les émissions animales

L’accord conclu par la nation danoise, ce 24 juin, va facturer aux agriculteurs du pays les émissions de gaz à effet de serre provenant de leur bétail, vaches, porcs et moutons. Plus de six mois de négociations ont été nécessaires entre le gouvernement de coalition dirigé par la sociale-démocrate Mette Frederiksen et le patronat ainsi que les syndicats d’agriculteurs et de l’industrie agro-alimentaire.

Pour ce gros exportateur de viande de porc et de produits laitiers, l’objectif ultime est de réduire, d’ici à 2030, les émissions danoises de 70 % par rapport aux niveaux de 1990 (le rêve de la neutralité étant pour 2050).

Selon le plan danois, le bétail produisant du méthane sera taxé à 300 couronnes (43 dollars) par tonne d’émissions. La taxe passera à 700 couronnes (107 dollars) d’ici 2030. Avec les abattements fiscaux prévu par le plan, le taux effectif ne sera que de 120 couronnes (17 dollars), puis de 300 couronnes (43 dollars) en 2030. Les agriculteurs ayant investi dans des technologies visant à réduire leurs émissions seront exemptés.

 

La défense du climat valide toutes les « transformations »

Etre le premier pays au monde à instaurer une taxe carbone sur son bétail et ainsi, montrer l’exemple de la soumission aux diktats écologistes… L’entreprise était loin d’être aisée, bien que la consommation de viande bovine et même porcine ne fasse que baisser dans les pays occidentaux depuis une dizaine d’années (elle augmente fortement en revanche dans les pays émergents).

La Nouvelle-Zélande a failli le faire, avant le Danemark, mais son plan de taxation des rots et pets de ses six millions de vaches et vingt-six millions de moutons, a finalement été abandonné, le 11 juin dernier, en raison des élections qui ont vu le centre-droit arriver au pouvoir et offrir des projets plus raisonnables.

Ce sera donc le Danemark, et qui n’est pas peu fier de son ambition d’être « le premier pays au monde à introduire une véritable taxe sur le CO2 sur l’agriculture ». « Avec cet accord, nous investissons des milliards dans la plus grande transformation du paysage danois de ces derniers temps », a déclaré le ministre des Affaires étrangères.

La précision ne les étouffe guère : il ne s’agit pas de carbone en tout état de cause, mais bien de méthane. Personne ne sait vraiment de quoi il parle dans cette logorrhée climatiste, c’est formidable. Les gaz à effet de serre (GES) sont un joyeux pêle-mêle aux contours très flous. L’important réside dans ce qu’ils permettent de faire, à savoir imposer une planification volontariste de type socialiste. Bill Gates l’a encore rappelé (en riant d’ailleurs !) il y a quelques jours…

 

Le bétail du Danemark avalera des additifs pour limiter sa production de méthane

Evidemment, certains craignent que la nouvelle taxe ne crée des problèmes pour la production alimentaire. Pour l’organisation paysanne danoise, Bæredygtigt Landbrug, « les agriculteurs danois feront partie d’une expérience terrifiante qu’aucun autre pays n’a tentée ». Le comble, c’est qu’elle risque même de « freiner les investissements verts dans l’agriculture » ! Mais il fallait bien quelqu’un pour commencer, leur répond-on, ce qui adviendra à terme dans tous les pays occidentaux.

Le prix du bœuf haché augmentera ainsi de 2 couronnes par kilo en 2030, soit 27 centimes, d’après la ministre de l’Economie, pour un prix au kilo à 70 couronnes aujourd’hui, soit 9,38 euros.

Quant au produit de cette taxe, il sera réinvesti pour aider les agriculteurs à passer au vert… notamment en les aidant à acheter un additif alimentaire qui limite les émissions de méthane des ruminants ! Quand on parle d’obsession….

 

Clémentine Jallais