L’agriculture soumise à l’écolo-mondialisme anti viande

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Le salon de l’agriculture, rendez-vous annuel bon enfant à Paris, s’ouvre demain dans l’inquiétude à cause de la colère des agriculteurs, espèce menacée de disparition. Le refus de la FNSEA de participer à un débat en présence du Soulèvement de la Terre montre qu’un éveil se fait : on a beaucoup parlé d’Europe, de marchés mondiaux, de juste prix, de marges, de grande distribution, d’agro-alimentaire, et tout cela est important, mais ce qui est déterminant, c’est que nous vivons dans une société dirigée, avec une économie dirigée, une agriculture dirigée, une alimentation dirigée, soumise à l’ardente obligation de sauver la planète et le climat, sous la férule de l’écolo-mondialisme. Il se décline à travers toutes les grandes orientations qui régissent au bout du compte notre petite vie quotidienne : sa dernière manifestation en date est une étude incitant les Français à « diviser par deux la consommation » de viande, dont les promoteurs espèrent qu’elle sera reprise par le PNNS (programme national de nutrition) dans ses prochaines recommandations.

 

La France soumise : pas de viande, 5 fruits et légumes

Le PNNS, personne n’en a entendu parler mais tout le monde connaît ses slogans : « Eviter de manger trop gras, trop sucré, trop salé », ou « Manger cinq fruits et légumes par jour ». C’est l’organisme qui a remplacé les grands-mères pour veiller sur notre santé, nous faire prendre un peu d’exercice, nous éviter de nous bourrer de chocolat, de chartreuse verte et de pommes de terre frites. Il a été lancé en 2001 avec pour objectif louable d’améliorer notre santé en veillant sur notre nutrition, qui comprend l’alimentation et notre activité physique afin que nous ne finissions pas obèses ou pourris de maladies cardiovasculaires. Tout cela est très bien, mais le danger de ces machins administratifs est qu’ils servent de cible à toutes sortes de groupes de pression. Et c’est ce qui se passe avec l’étude parue le 20 février recommandant aux Français de manger moins de viande. Elle a été publiée en commun par la Société française de nutrition et le réseau Action climat qui se réclament ouvertement d’une approche « climatiste » de l’alimentation.

 

Climat et Santé décident de notre assiette, donc notre agriculture

C’est évident pour Réseau Action Climat France, qui est la section française lancée en 1996 du réseau international Climate Action Network, dont l’objet social est d’inciter gouvernements et citoyens à limiter l’incidence des activités humaines sur le « réchauffement climatique ». Mais c’est tout aussi vrai pour la Société française de nutrition. Nicole Darmon, membre de la SFN, « experte en nutrition et santé publique » qui a contribué au travail de modélisation qui fonde l’étude présente et sa recommandation de « diviser par deux la consommation de viande », ne s’en cache pas : « Aujourd’hui, on ne peut plus se contenter de penser en matière de santé humaine seulement. On inclut aussi celle de la planète. » On ne saurait dire plus simplement ni plus clairement les choses : l’alimentation de l’homme de demain, donc aussi la façon dont il doit concevoir l’agriculture, s’inscrit dans une réflexion globale dont le but est la préservation de la planète, elle est soumise aux orientations que lui donnera l’écolo-mondialisme.

 

Chercheurs, ONG, ONU, verts : Haro sur la viande !

La chasse à la viande a été lancée par l’écolo-moralisme voilà une dizaine d’année : cela a commencé par des « études » universitaires combattant la viande sur trois axes : économique, il faut plus d’eau et d’énergie pour produire une molécule de protéine animale que végétale, écologique, l’incidence sur l’environnement est donc plus forte, médicale, la viande provoquerait toutes sortes de fléaux, obésité, diabète, cancer, maladies de cœur… Puis les Végan et les ONG ont repris le flambeau, enfin l’ONU, et enfin cela descend vers les gouvernement nationaux – le Danemark envisage depuis huit ans une taxe sur la viande pour en freiner la consommation, et la France est invitée à choisir une voie plus douce avec la démarche conjointe de la SFN et du Réseau Action Climat de peser sur la prochain document du Programme national de nutrition.

 

L’écolo-mondialisme contre l’agriculture

Plus douce mais non moins péremptoire. Voici quelques extraits du document : « L’alimentation, qui représente 22 % de l’empreinte carbone nationale, doit fortement évoluer dans les prochaines années afin de respecter les objectifs climatiques de la France. (…) La quantité de viande consommée par habitant en France est aujourd’hui deux fois supérieure à la moyenne mondiale. (…) La transition vers des régimes alimentaires durables ne pourra pas avoir lieu sans la mobilisation des acteurs publics comme privés pour faire évoluer les habitudes alimentaires des Français. (…) Les recommandations du PNNS ont été élaborées en prenant en compte les enjeux de nutrition et de santé humaine, mais pas les enjeux environnementaux. (…) Le Réseau Action Climat et la Société Française de Nutrition invitent donc les pouvoirs publics à inscrire la révision des recommandations du PNNS dans la Stratégie Nationale pour l’Alimentation, la Nutrition et le Climat, dans la perspective de mettre en place un PNNS-Climat pour traiter de façon cohérente les enjeux climatiques et nutritionnels. » Voilà nos assiettes strictement soumises à l’écolo-mondialisme et par voie de conséquence notre agriculture : le maître mot de la révolution en marche est l’interdépendance globale qui implique l’interdisciplinarité. Tout est dans tout, tout est lié, et les agents du totalitarisme mondial surveillent que nul ne perturbe cette harmonie nouvelle : c’est de cela que les agriculteurs devraient se soucier plus que de tel détail des promesses de Macron et d’Attal, s’ils veulent sauver l’agriculture.

 

Pauline Mille