REPORTAGE : La limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes : un projet nocif pour les Français, la France et son économie

Reportage d’Armel Joubert des Ouches

 
Il y a près de trois ans, le gouvernement socialiste travaillait sur le projet. Bernard Cazeneuve, l’ancien maire PS de Cherbourg (Manche), devenu ensuite ministre de l’Intérieur, avait été missionné sur ce projet absurde consistant à abaisser, de manière unilatérale, partout, sur toutes les routes secondaires françaises, la vitesse de 90 à 80 km/h. Devant la folie des ralentisseurs installés à chaque coin de rue, on avait pensé un moment que ce projet était enterré. C’était sans compter l’idiotie de bon nombre de ministres et autres « experts » aimant à se distinguer par la multiplication des décisions ou lois dénuées de bon sens. Car en effet, alors que plusieurs pays augmentent la vitesse sur leurs réseaux routiers, et le Danemark en fait partie, la France elle est aujourd’hui le seul pays à la réduire…
 

La limitation de vitesse à 80 km/h : une décision absurde

 
Parce qu’il dit vouloir lutter contre le nombre d’accidents et le nombre de morts – 3 522 tués sur les routes de France en 2017 – certain que la vitesse est la première cause de mortalité au volant, le gouvernement avait tenté une expérimentation dans plusieurs départements dont la Haute-Saône. De juin 2015 à juin 2017, l’étude avait consisté à réduire la vitesse de 90 à 80 km/h entre Vesoul et Besançon, et ce sur un tronçon de 14 km. Parce que le gouvernement refusait de rendre public les résultats de son expérimentation – sans doute trahi par de mauvais chiffres – l’association 40 millions d’automobilistes avait repris l’étude à son compte. Elle est parvenue à démontrer que non seulement l’abaissement de la vitesse ne réduisait pas les accidents, mais qu’elle les augmentait… Pour Pierre Chasseray, délégué général de l’association, « Le gouvernement a cherché à cacher les résultats de son expérimentation ».
 

Un projet « pitoyable » juge Bernard Darniche, ancien pilote de rallye

 
Ce mardi 6 mars 2018, Bernard Darniche, l’ancien pilote de rallye aux multiples victoires et vice-président de l’association « Pour une mobilité sereine et durable » a été auditionné par un groupe de travail au Sénat avec Thierry Modolo, président de l’association. Il s’était fait connaitre du grand public par son action contre les ralentisseurs (voir sa page Facebook « Mon maire est autophobe »).
 
Durant près d’une heure, ce dernier a tenté d’expliquer l’absurdité d’un projet qui provoquerait l’inverse du résultat recherché. Depuis des mois, Bernard Darniche fulmine contre le gouvernement estimant que l’on ment aux automobilistes. « La parole politique n’est plus crédible. Je l’ai dit aux médias lorsqu’Edouard Philippe a annoncé ce projet ! Il faut savoir qu’il y a 21 000 morts par an en France dans l’habitat ! Tenter de réduire encore le nombre des tués sur la route, c’est un non sujet ! »
 

« C’est toute l’économie qui va être pénalisée ! »

 
Depuis des semaines, des associations d’automobilistes, des fédérations de motards – la FFMC – sont vent debout contre ce projet qui pourrait être mis en place dès le mois de juillet prochain. Côté élus, Jérôme Nury, le député LR du département de l’Orne, a pris la tête d’une fronde d’une centaine de députés. « C’est très pénalisant pour les habitants vivant dans les zones rurales. Quand vous habitez l’Orne par exemple, vous êtes obligé de prendre votre voiture pour aller travailler, pour conduire vos enfants à l’école, pour aller chez les médecins et que dire des entreprises ! On va être tous soumis à ce diktat des 80 km/h ! Il y a énormément de chefs d’entreprise qui m’ont dit qu’il fallait faire entendre leur voix ! ». Il ne fait aucun doute que mettant plus de temps pour se rendre d’un point à un autre, moins rapides, moins compétitives, les entreprises locales notamment seront parmi les premières pénalisées.