Indépendance de la Catalogne : Réinformation.Tv enquête sur les raisons de la crise et la main de Poutine, de la Russie et de la Chine


 

Envoyé spécial en Espagne

 

Des caméras braquées devant le parlement

 
Depuis des semaines, des journalistes du monde entier arrivent tour à tour devant le magnifique bâtiment du parlement régional de Catalogne situé au cœur même du parc de la ciutadella, en plein Barcelone. Sous les superbes platanes colorés, à proximité de leurs camions-satellites, ils ont planté leurs caméras et autres appareils photos en quête d’une image ou d’une déclaration. Entre deux réunions de l’assemblée régionale, sachant qu’ils vont attendre des heures sur place, certains journalistes ont même installé des fauteuils pliants.
 
En organisant un référendum illégal le 1er octobre dernier, Carles Puigdemont, le président régional du parlement catalan a répondu à la demande d’un bon nombre de Catalans. Il a aussi soulevé colère, inquiétudes et protestations d’une bonne partie de la classe politique européenne. Il s’est également mis à dos Mariano Rajo, le président du gouvernement espagnol. Cela fait beaucoup d’ennemis en peu de temps. En soumettant l’indépendance au vote des Catalans, Puigdemont n’a fait que répondre à une volonté très ancienne : celle de voir cette région d’Espagne totalement autonome.
 

Indépendance de la Catalogne : Puigdemont a divisé la population

 
Depuis 1978, la Catalogne jouit pourtant d’une certaine autonomie en matière de police, d’aménagement du territoire, de santé et d’éducation. Mais le parlement catalan qui depuis presque toujours se trouve entre les mains d’un gouvernement de gauche veut bénéficier d’une plus grande autonomie et se couper de l’Europe de Bruxelles. Le 1er octobre dernier, à la faveur de manifestations monstres dans les rues de Barcelone, la population aurait majoritairement votée pour l’indépendance. Mais c’est oublier un peu vite que près de la moitié des Catalans ne veulent pas se couper de l’Espagne.
 

« Il y a eu manipulation de la jeunesse »

 
« Depuis 40 ans, nous explique Francisco Segarra, l’un des patrons de l’Instituto de Estrategia, un nouveau média espagnol jouissant de millions de lecteurs, l’éducation, les médias et les financements étaient dans la main du gouvernement catalan. Il était séparatiste mais ne le disait pas. C’est pour cette raison que beaucoup de jeunes ont été déformé. Ils ont déformé l’histoire ! Ils ont formé des indépendantistes avec l’excuse que la langue doit être protégée ! Ils ont écarté tout ce qui était espagnol ».
 

La Catalogne, Poutine, la Russie et la Chine, et Puigdemont

 
Pour Francisco Segarra, les pressions sont très fortes sur Puigdemont et l’Espagne a été obligée par Bruxelles, Washington et l’Otan de résoudre rapidement ce dossier afin d’éviter qu’il existe une Catalogne proche de la Russie et de la Chine. « Je peux d’ailleurs confirmer, ajoute Francisco Segarra, qu’il y a eu plusieurs contacts entre Vladimir Poutine et Puigdemont ces dernières semaines ».
 

Reportage à Barcelone d’Armel Joubert des Ouches